Projet PhosphoBio - Retour sur la campagne d’analyses de terre
Comme prévu, le laboratoire d’analyses AUREA AGROSCIENCES, partenaire du projet PhosphoBio, a réalisé la campagne de prélèvements et d’analyses de terre sur les parcelles de l’observatoire de novembre 2021 à mars 2022. Retour sur les premiers résultats.
Sur les 203 parcelles engagées dans l’observatoire, les résultats d’analyses sont déjà disponibles pour 195 d’entre elles. Ils ont été transmis aux agriculteurs qui les exploitent(*). Pour les autres parcelles, les prélèvements de terre n’ont pas encore été réalisés ou les analyses sont en cours au laboratoire et devraient être bientôt disponibles.
Pour rappel, l’observatoire a été construit de manière à remplir plusieurs critères, en choisissant des parcelles :
- Au sein de 4 grands territoires où l’agriculture biologique est fortement développée : Bassin Parisien, Grand-Ouest, Sud-Ouest et Rhône-Alpes.
- Réparties entre prairies permanentes et parcelles en rotations de grandes cultures pouvant inclure des prairies temporaires et des luzernières.
- Représentant la diversité des types de sol dans chaque territoire.
- Offrant une large gamme de dates de conversion en agriculture biologique :
• Très anciennes : conversion antérieure à 1990,
• Anciennes : conversion entre 1990 et 2006,
• Récentes : conversion entre 2006 et 2016.
Carte 1 : Les quatre territoires définis dans le projet PhosphoBio
Tableau 1 : Distribution des 203 parcelles de l’observatoire Phosphobio par territoire, ancienneté de conversion, types de sol et types de cultures
Les prélèvements de terre ont été réalisés dans l’horizon 0-20 cm pour les parcelles en rotation avec des grandes cultures. En prairies permanentes, les échantillons ont été prélevés sur environ 5-15 cm après avoir décapé les premiers centimètres de sol où le chevelu racinaire est très dense.
Les premières tendances
La teneur en P2O5 Olsen moyenne sur l’ensemble des 195 parcelles de l’observatoire disposant d’une analyse est de 45 mg/kg de terre fine, avec des valeurs allant de 10 à 164 mg/kg (figure 1).
En ce qui concerne les teneurs en potassium, les valeurs moyennes sont de 257 ppm (figure 2).
Quant à la matière organique des parcelles de l’observatoire, elle se situe entre 0,99 et 8,81 %, avec une moyenne de 3,22 % (figure 3).
Pour l’ensemble de ces indicateurs, la médiane (valeur pour laquelle 50 % des individus se situent en dessous et 50 % au-dessus) est toujours inférieure à la moyenne. Ceci s’explique par la présence de quelques valeurs positives extrêmes.
Figure 1 : Distribution des parcelles de l’observatoire PhosphoBio par classe de teneurs en P2O5 Olsen
Figure 2 : Distribution des parcelles de l’observatoire PhosphoBio par classe de teneurs en K2O échangeable
Figure 3 : Distribution des parcelles de l’observatoire PhosphoBio par classe de teneurs en matière organique
Si l’on s’intéresse aux teneurs de P2O5 Olsen selon l’ancienneté de conversion, on observe des différences selon les territoires. Il semblerait, pour le Bassin Parisien, le Sud-Ouest et, dans une moindre mesure, le Grand-Ouest, que les parcelles récemment converties à l’AB (après 2006) aient en moyenne des teneurs supérieures aux parcelles « anciennes » et « très anciennes » (figure 4). Cette tendance ne s’observe pas en Rhône-Alpes.
Figure 4 : Teneurs moyennes en P2O5 Olsen par territoire PhosphoBio et par ancienneté de conversion en AB (valeurs entre parenthèses : nombre de parcelles)
Avec une teneur moyenne en P2O5 Olsen de 36 mg/kg, les parcelles du Sud-Ouest sont plus pauvres en phosphore que celles des autres territoires. Dans le Bassin Parisien, le Grand-Ouest, et en Rhône-Alpes, les teneurs moyennes atteignent respectivement 47, 51 et 59 mg P2O5 Olsen/kg de terre.
L’ensemble de ces résultats seront analysés de façon plus approfondie, notamment en les corrélant avec les résultats des enquêtes sur les pratiques mises en œuvre par les agriculteurs (prévus pour 2023).
(*) Les agriculteurs engagés dans l’observatoire qui n’auraient pas encore reçu leur(s) résultat(s) d’analyse de terre, peuvent prendre contact avec Morgan Maignan, chargé du projet PhosphoBio, par email (m.maignan@arvalis.fr), afin qu’il les leur transmette.