Le projet PhosphoBio : présentation générale
Lancé le 1er octobre 2020 pour une durée de 3 ans et demi, le projet CASDAR PhosphoBio(1), piloté par ARVALIS(2), traite des enjeux de la fertilité phosphatée en Agriculture Biologique. Il se décline en trois actions majeures.
Mettre en place un observatoire de la fertilité des sols
Dans un premier temps, PhosphoBio se donne pour objectif de faire un état des lieux de la fertilité chimique des sols en Agriculture Biologique. Une baisse globale de la fertilité phosphatée des sols semble se produire en AB, aussi bien en systèmes de grandes cultures qu’en prairies permanentes. Un observatoire national d’environ 200 parcelles agricoles a donc été monté pour mieux chiffrer ce problème, et tenter d’identifier les situations les plus à risque (conditions pédoclimatiques, pratiques culturales...).
Acquérir des références spécifiques au bio pour le raisonnement de la fertilisation
Afin d’évaluer correctement la situation, le diagnostic doit ensuite s’appuyer sur des indicateurs et des référentiels adaptés au contexte de l’Agriculture Biologique. La question se pose de savoir si les références utilisées pour le raisonnement de la fertilisation PK COMIFER en conventionnel sont adaptées au mode de production biologique (références historiques établies en situations d’azote non limitante).
Pour répondre à cette question, les partenaires du projet PhosphoBio mettent en place un réseau d’essais d’acquisition de références sur 6 à 8 sites suivis pendant deux ans et couvrant une gamme de conditions pédoclimatiques contrastées. Les différents régimes de fertilisation phosphatée appliqués sur ces essais devraient permettre d’identifier les seuils de réponse des cultures à la teneur en phosphore du sol.
Des analyses de végétaux réalisées dans ces essais permettront de développer une approche reposant sur des indicateurs « plante » pour diagnostiquer des problèmes de carences en complément de l’analyse de terre.
Evaluer l’effet des pratiques agricoles sur le statut phosphaté des sols
Enfin, dans une troisième action, le projet s’attache à évaluer l’effet des pratiques agricoles sur l’évolution du statut phosphaté des sols. Deux indicateurs sont particulièrement suivis : l’évolution dans le temps du bilan Fertilisation - Exportations de phosphore et l’implantation de couverts végétaux. Pour prendre davantage de recul, le projet s’appuie dans cette action sur des dispositifs de longue durée conduits en Agriculture Biologique par les partenaires du projet allant jusqu’à 20 ans d’antériorité.
A l’échelle des territoires, le projet PhosphoBio tentera, à l’aide d’outils de modélisation, de prédire l’impact de différents scénarios de changements de pratiques de fertilisation et de développement de l’Agriculture Biologique sur la disponibilité du phosphore des sols et la productivité des cultures.
A l’issue des 4 ans du programme, l’objectif est notamment de proposer un outil de calcul de bilan de Phosphore adapté à l’AB et de mettre au point un guide de diagnostic de la fertilité en phosphore et de son évolution.
(1) PhosphoBio : conception d’outils de diagnostic et évaluation de leviers d’action pour améliorer et gérer durablement la fertilité phosphatée des sols en Agriculture Biologique
(2) Projet en partenariat avec Aurea AgroSciences, Bordeaux Science Agro, Chambre d’agriculture de région Île-de-France, Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire, Creabio et INRAE (UMR ISPA et UME AGIR), et financé par le CASDAR (compte d’affectation spécial pour le développement agricole et rural, géré par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation).