Projet en cours

Diagnostic de nutrition en AB : les premiers résultats des analyses foliaires et d’extrait végétal 

Des échantillons de végétaux ont été prélevés sur 65 parcelles de l’observatoire PhosphoBio afin d’acquérir des références pour un diagnostic de nutrition. Gros plan sur les premiers résultats obtenus sur les échantillons de blé.

Essais diagnostic de nutrition des cultures en AB

Les prélèvements ont été réalisés au printemps sur 32 parcelles de blé, 9 de luzerne et 15 de prairies temporaires ou permanentes et en début d’été sur 9 parcelles de soja.

Les références permettant d’établir un diagnostic foliaire n’existent pas encore pour toutes ces cultures et les seuils d’interprétation des analyses d’extrait végétal sont encore en cours de construction.

Sur blé, un diagnostic foliaire peut être réalisé vers floraison en analysant les teneurs en éléments minéraux des 2e et 3e feuilles sous l’épi et en les comparant aux valeurs du référentiel présenté dans le tableau 1.

Tableau 1 : Teneurs seuils des mesures faites sur les 2e et 3e feuilles sous l'épi à floraison
Teneurs des 2ème et 3ème feuilles sous l'épi à floraison

Sur les 32 parcelles de blé de l’Observatoire PhosphoBio qui ont été échantillonnées, les teneurs en phosphore sont jugées « correctes » pour une majorité des parcelles. C’est le cas également pour le potassium, le manganèse, le cuivre et le magnésium. Ces résultats indiquent qu’assez peu de parcelles sont affectées par des problèmes de carence pour ces éléments.

Quant aux résultats pour l’azote et le zinc, ils sont plus hétérogènes d’une parcelle à l’autre. Ainsi, seulement 14 parcelles sur 32 présentent des teneurs en azote « correctes ». Ces 14 mêmes parcelles ont également des teneurs correctes en phosphore et potassium, ainsi qu’en cuivre, magnésium et manganèse.

Les résultats pour l’azote sont toutefois à relativiser. En effet, cet élément est soumis à un phénomène de dilution : plus la biomasse est importante, plus la teneur en azote est faible. Dans des situations où une carence en azote pénalise fortement la biomasse, la teneur en azote des feuilles peut paraître « correcte » par rapport aux normes, en raison d’une faible dilution.

Tableau 2 : Répartition des parcelles de blé de l’observatoire PhosphoBio selon les teneurs en éléments minéraux vers floraison des 2e et 3e feuilles sous l’épi
Répartition des parcelles de blé de l’observatoire PhosphoBio selon les teneurs en éléments minéraux vers floraison des 2e et 3e feuilles sous l’épi

Comparaison des données d’analyses foliaires PhosphoBio avec les données d’AUREA

A titre indicatif, les résultats d’analyses foliaires des échantillons de blé issus de l’observatoire PhosphoBio ont été comparés à des analyses équivalentes issues des bases de données du laboratoire Auréa pour la même période de l’année 2022, très majoritairement constituée de parcelles en conduite conventionnelle.

Tableau 3 : Comparaison des données d’analyses foliaires PhosphoBio avec les données d’AUREA
tab3

Les analyses foliaires issues des parcelles de l’observatoire PhosphoBio se caractérisent par une teneur en azote moyenne plus faible que les analyses foliaires de la base de données Auréa. Ceci n’a rien d’étonnant dans la mesure où la base de données d’AUREA est surtout constituée de parcelles en conduite conventionnelle. En agriculture biologique, les situations d’azote limitant sont fréquentes en raison des contraintes du cahier des charges.

Par compensation, décalage de stade physiologique, phénomène de concentration ou comportement nutritionnel différent, les teneurs moyennes des autres éléments majeurs sont très supérieures pour les échantillons de l’observatoire PhosphoBio. C’est le cas en particulier pour le phosphore.

En termes d’équilibre, on note surtout un rapport Azote / Calcium en moyenne beaucoup plus faible sur les échantillons PhosphoBio que sur les échantillons AUREA (0,5 pour 1,5). Cela  irait dans le sens d’une entrée en sénescence plus précoce dans les situations en AB.

On ne note pas de différence pour les oligo-éléments, sauf pour le Bore, dont les teneurs moyennes sont plus élevées pour les échantillons issus de PhosphoBio. Mais cet écart n’est pas expliqué pour le moment.

Comparaison des données d’analyses d’extrait végétal PhosphoBio avec les données d’AUREA

Les résultats d’analyses d’extrait végétal des échantillons de blé issus de l’observatoire PhosphoBio ont également été comparés à ceux issus des bases de données du laboratoire Auréa.

Tableau 4 : Comparaison des données d’analyses d’extrait végétal PhosphoBio avec les données d’AUREA
tab4

On retrouve, sur les analyses d’extrait végétal, les mêmes tendances que pour les analyses foliaires mais avec un niveau de variabilité beaucoup plus élevé et des écarts plus marqués.

Pour le phosphore, en particulier, les teneurs moyennes mesurées pour l’extrait végétal provenant des parcelles de l’observatoire sont plus élevées que celles issues de la base de données AUREA.

Là aussi, le rapport Azote / Calcium est beaucoup plus faible sur les échantillons issus de PhosphoBio : 0,5 pour 1,9.

Cette forte similarité de résultats entre les deux types d’analyses (feuilles et extrait végétal) montre bien que les échantillons issus de parcelles conduites en AB doivent être interprétés avec des références spécifiques et un raisonnement adapté, tant le mode de conduite influe sur la nutrition.

De plus, ces premiers résultats semblent montrer que le phosphore n’est pas ou peu limitant sur les parcelles de blé de l’observatoire PhosphoBio en comparaison à des situations conventionnelles, contrairement à l’azote.

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