Irrigation : une sécheresse printanière précoce limite l'alimentation azotée
En l'absence de pluies significatives, les engrais azotés apportés à la culture ne sont pas dissous et donc non assimilables par la plante. Une carence azotée peut alors affecter les céréales à paille si l'azote n'est pas absorbé dans les 20 jours après l'apport. Dans cette situation, une irrigation précoce s'avère très productive.
Dans certains contextes climatiques la sécheresse peut avoir des répercussions sur l’alimentation azotée. En effet, il ne faut pas moins de 15 à 20 mm de pluie ou d’irrigation depuis le moment d’application de l’engrais azoté pour qu’il soit dissout et mis à disposition des racines de la plante. Ainsi, dans les situations à faible fourniture du sol en azote, et en l’absence de pluie pendant plus de 20 jours après l’apport d’azote réalisé juste avant le stade épi 1 cm, la culture est affectée par la carence azotée. Des essais conduits sous les abris mobiles du Magneraud ont montré que la perte de rendement liée à un retard d’absorption de 23 jours de l’azote apporté au stade épi 1 cm allait de 8 à 15 q/ha selon la forme d’engrais utilisée. Dans les sols à faible réserve en eau qui sont aussi des sols à faible fourniture d’azote, la carence azotée se produit en même temps que le stress hydrique et les effets du manque d’eau et d’azote se cumulent. La productivité de l’irrigation peut alors dépasser 3 q/ha pour 10 mm alors qu’elle se situe autour de 1.5 à 2 q/ha en cas de stress hydrique seul.
Ce type de sécheresse s’est produite en 2011 dans de nombreuses régions (voir encart 1) et peut se rencontrer 1 année sur 2 (pourtour méditerranéen) à 1 année sur 5 selon les régions pour l’apport principal, réalisé autour d’épi 1cm. Ceci peut justifier un déclenchement d’irrigation précoce pour lever la carence azotée.
L’absence de pluie pendant plus de 20 jours peut aussi concerner l’apport d’azote réalisé courant montaison et les enjeux d’une carence azotée liée à un retard d’absorption de cet apport sont du même ordre de grandeur que pour l’apport du stade épi 1 cm. Néanmoins, la probabilité d’une telle absence de précipitation est moindre en avril-mai qu’elle ne l’est en mars.
Figure 1 : Valorisation difficile de l'apport épi 1 cm en année sèche
Probabilité de valoriser correctement un apport d'azote par un cumul de pluie d'au moins 15 mm dans les 15 jours suivant l'épandage : hyppthèse d'un apport N du 11 mars à gauche et du 21 avril à droite. Analyse fréquentielle sur la série 1990-2010
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