Azote sur blé tendre - Apport au stade épi 1 cm : surveiller la reprise de végétation
L'apport au stade épi 1 cm intervient en début montaison des céréales, c’est-à-dire au moment de la reprise de croissance de la culture et donc lorsque les besoins en azote sont forts. Plusieurs facteurs peuvent jouer sur son efficacité.
Trois facteurs principaux doivent être pris en compte lors des apports d’azote au stade épi 1 cm :
- La reprise de végétation de la culture. Elle correspond à une augmentation des besoins du blé en azote. Par conséquent, l'apport doit être déclenché aux alentours de ce stade.
- Les prévisions pluviométriques. L’apport d'azote n'est bien valorisé que si un cumul de pluies d’au moins 15 mm se produit dans les 15 jours qui suivent. Selon des simulations réalisées par ARVALIS – Institut du végétal, les créneaux pour réaliser un apport en mars sont plutôt larges lors d'une année normale (Cartes 1 et 2). En revanche, en année sèche, le nombre de jours a priori propices aux apports en mars est plus faible, ce qui peut influencer la valorisation de l’azote.
Cartes 1 et 2 : Nombre de jours disponibles pour un apport d'engrais azoté au mois de mars
- La forme de l’engrais. Entre l’ammonitrate et l’urée solide peu de différences ont été observées en termes de rendement sur la culture de blé tendre. En revanche, en termes de teneur en protéines, l'urée affiche régulièrement une efficacité moindre que l'ammonitrate.
Entre l’ammonitrate et la solution azotée, le premier présente significativement une meilleure efficacité, que ce soit en rendement ou en teneur en protéines, car la solution azotée est plus sensible aux pertes par volatilisation ammoniacale. Pour atteindre en moyenne le même rendement, les essais ont montré qu’il était nécessaire de majorer la dose en solution azotée par rapport à celle en ammonitrate : de 10 % en sol non calcaire et de 15 % en sol calcaire (figures 1 et 2, source : synthèse HYDRO-AGRI/ITCF). La prise en compte de cette spécificité peut varier d’une région à l’autre en fonction des outils proposés aux agriculteurs et de la réglementation en vigueur localement. Les nouvelles formes d'engrais azotés (urée + inhibiteur d'uréase type Nexen - Utec 46 - Novius, ou encore azote protégé comme l'Apex) ont prouvé leur efficacité sur blé et peuvent apporter de nouvelles solutions au côté des trois formes d'engrais classiques.
Figures 1 et 2 : Comparaison des rendements obtenus d'une part à la dose optimale en ammonitrate et d'autre part en solution azotée avec ou sans majoration de dose
L’apport épi 1 cm dans la stratégie de fractionnement
Selon la stratégie classique, la dose totale d’azote apportée sur blé est fractionnée en 3 voire 4 apports. Le premier est positionné, si nécessaire, à début tallage pour une dose n'excédant pas 60 à 80 kg/ha. Le dernier, pour la fin montaison, correspond à une mise en réserve d’azote d’environ 40 kg/ha. Entre ces deux stades, le solde des besoins en azote du blé doit être couvert par un apport réalisé à épi 1 cm au moment de la reprise de végétation. Si ce solde est supérieur à 120 kg/ha et la forme d’azote choisie exposée aux pertes, il peut être judicieux de fractionner en deux apports, entre les stades épi 1 cm et 1 nœud.
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