Fertilisation du blé tendre : fractionner l'azote en trois apports
Afin de suivre au plus près les besoins azotés du blé tout au long de son cycle, il est recommandé de fractionner l'azote en trois apports. Le premier est apporté au stade tallage, le second au stade épi 1 cm et le dernier entre le stade 2 noeuds et le stade gonflement.
Le raisonnement de la fertilisation azotée du blé doit intégrer trois critères : la dose totale, le fractionnement et la forme de l’engrais. La dose totale à apporter est calculée selon la méthode du bilan prévisionnel. Elle correspond à la différence entre les besoins de la plante et les fournitures du sol en azote. Ces fournitures comprennent principalement le reliquat d’azote en sortie d’hiver (RSH), la minéralisation des résidus du précédent et la minéralisation de l’humus du sol. Le besoin total en azote se calcule à partir de l’objectif de rendement et du besoin unitaire du blé en azote qui varie selon les variétés. Il se situe en moyenne autour de 3 kg par quintal produit. Ces besoins sont complétés du reliquat d’azote dans le sol à la récolte du précédent.
Comment faire une bonne fertilisation et quand apporter l'azote sur blé tendre ?
Calculer la dose d'azote prévisionnelle selon la méthode du bilan
La cinétique d’absorption du blé en azote est loin d’être linéaire. Faible en début de cycle, les besoins en azote augmentent sensiblement à partir de la montaison pour atteindre un pic entre le stade « 2 noeuds » et le stade « floraison ». Par conséquent, l’intérêt du fractionnement de l’azote est manifeste. Il permet de suivre au plus près les besoins en azote du blé tout au long de son cycle. Les experts s’accordent pour dire que le fractionnement en trois apports est la stratégie la plus efficace pour viser à la fois des hauts rendements et des fortes teneurs en protéines. Le fractionnement des apports azotés, avec notamment un troisième apport, permet également d'éviter les problèmes de sur-fertilisation en début de cycle, ce qui limite les risques d'apparition des maladies foliaires du blé tendre.
Apporter l'azote au plus proche des besoins du blé
Maintenir l’alimentation azotée du blé jusqu’à début montaison
Le premier apport est généralement effectué au stade « tallage » ce qui correspond dans la plupart des régions à la sortie de l’hiver. Il se limite généralement à 40 kg N/ha car les besoins du blé en sortie d’hiver sont assez faibles. Cet apport permet de maintenir l’alimentation azotée de la culture jusqu’au moment du 2e apport. Il peut néanmoins être retardé, voire annulé, si les fournitures d’azote sont suffisantes. Attention, l’apport d’azote au tallage ne compense en aucun cas un défaut de plantes ou déficit du nombre de talles liés à de mauvaises conditions de semis.
Satisfaire les besoins élevés du blé courant montaison
Le deuxième apport d'azote doit être positionné juste avant le début de la montaison, phase durant laquelle la production de biomasse est la plus importante. La plante absorbe alors 3 à 3,5 kg d'azote par hectare et par jour. L'efficacité des apports d'azote à ce stade se situe entre entre 70 et 100 % selon les conditions météo.
Les essais historiques montrent qu'une dose pivot de 80 kg N/ha à épi 1 cm est un minimum. Au-delà de 100-120 kg N/ha, la dose sera fractionnée en deux apports encadrant le stade épi 1 cm, afin de limiter les risques de mauvaise efficacité en cas de conditions sèches. Pour déterminer la dose à apporter à ce moment-là, il faut soustraire à la dose totale la quantité d’azote apportée au stade tallage et la dose d’azote réservée pour le troisième apport ou le pilotage.
Assurer une teneur en protéines des grains élevée
Enfin, le dernier apport est réalisé généralement entre le stade 2 noeuds et le stade gonflement. Entre ces stades, le blé peut absorber jusqu'à 7 kg d'azote par hectare et par jour. Ce troisième apport a deux objectifs, l’un est de poursuivre l’alimentation et la production de grains du blé, l’autre est d’augmenter la teneur en protéines des grains. Un apport de l’ordre de 40 à 80 unités améliore le rendement de 3-5 q/ha et la teneur en protéine des grains de 0,3 à 0,5 %. Ce 3e apport se révèle être très efficace car il intervient après la régression des talles inutiles. Le transfert d’azote vers les feuilles du haut, les épis, puis les grains est plus rapide.
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