Irrigation : déclencher l'irrigation au bon moment
Une irrigation bien conduite permet de gagner 5 à 8 q/ha pour un apport de 30mm, mais il faut pour cela tenir compte des besoins en eau des céréales à chaque stade de leur développement, ainsi que des réserves en eau du sol. L'adaptation de la stratégie d'irrigation à la quantité d'eau disponible sur l'exploitation est également primordiale.
Les besoins en eau des céréales sont très différents suivant leurs stades de développement. Les besoins les plus élevés surviennent autour de la floraison. Leur augmentation significative débute à partir du stade 2 nœuds. La phase post-floraison jusqu’au stade maturité physiologique nécessite une bonne alimentation hydrique pour assurer le remplissage des grains d’une part, et limiter l’échaudage d’autre part grâce à la capacité « réfrigérante » de l’eau.
Durant toute la durée du cycle, la consommation du blé dur comme du blé tendre pour un rendement attendu de 100 q/ha est de 400-450 mm. Cette fourchette dépend des conditions de croissance, du développement foliaire de la culture courant montaison et de la demande climatique. L’orge d’hiver a une consommation similaire. La consommation de l’orge de printemps est plus faible que celle du blé (15-25 % entre stade épi 1 cm et maturité) compte tenu de son cycle plus court.
Réserver l’irrigation en priorité pour la période autour de la floraison
La période de floraison est d’autant plus déterminante que les plantes sont sensibles au manque d’eau et que la probabilité d’un épuisement de la réserve en eau est forte. En cas de mauvaise alimentation hydrique durant ce stade, la fécondation est mal assurée, ce qui limite le nombre de grain par épi. Si ce déficit se poursuit après floraison, une autre composante du rendement, le PMG, est également affecté du fait d’un mauvais remplissage des grains. Il est donc primordial de positionner les tours d’eau de manière à couvrir les besoins en eau durant les périodes de floraison et de remplissage. Cependant, l’irrigation est fortement déconseillée pendant une durée de 8 jours après la sortie des étamines car elle pourrait créer des conditions favorables aux maladies telles que les fusarioses des épis. Ainsi, si le risque de stress hydrique durant floraison est jugé élevé, il convient de réaliser un tour d’eau juste avant épiaison de manière à subvenir aux besoins de la plante durant cette période. En cas de sécheresse prolongé, un autre tour d’eau peut être réalisé après floraison pour assurer un bon remplissage des grains.
Une irrigation courant montaison ne doit être mise en œuvre que si la composante densité d’épis risque d’être limitante. En effet, une irrigation trop précoce et abondante conduit à un appareil végétatif exubérant, ce qui se traduit par une augmentation de la transpiration. Par conséquent, l’irrigation devra être plus soutenue par la suite pour répondre aux besoins en eau plus élevés de la plante. Les niveaux de croissance et de composantes de rendement sont souvent excédentaires en début de montaison. Ainsi, un déficit de consommation de 40mm pendant la phase de montaison est considérée comme acceptable sous réserve que le peuplement épi soit suffisant, et qu’il n’y ait pas de carence en azote.
Une irrigation précoce se révèle être très productive lorsqu’elle permet de lever une carence azotée induite par une mauvaise valorisation des engrais.
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