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Poitou-Charentes

Irrigation des céréales à paille : attendre la fin de semaine pour prendre une décision

Dans de nombreuses situations, les réserves facilement utilisables sont épuisées, alors que les céréales atteignent des stades sensibles au stress hydrique. Peut alors se poser la question de déclencher un premier tour d’eau. Voici quelques clés pour décider.

Canon d’irrigation sur blé tendre à montaison en Poitou-Charentes

Les demandes climatiques plus faibles et les petites pluies des prochains jours devraient réduire fortement l’impact de ce stress hydrique. Dans ces conditions, il est préférable d’attendre la fin de semaine pour disposer de prévisions météo plus fiables pour la semaine prochaine : si les pluies prévues à l’heure actuelle sont confirmées, le déclenchement pourra encore attendre. Dans le cas contraire, un premier tour pourra être déclenché en sols superficiels à moyen si les blés (tendre et dur) ont dépassé le stade 2 nœuds.

La situation

Depuis le 20 mars (carte 1), les cumuls de pluie enregistrés dans la région atteignent en moyenne 20 mm et excèdent rarement 40 mm. En même temps, les cumuls d’ETP (évapotranspiration) dépassent 60 mm. Or, à partir du stade 2 nœuds, les blés tendres et durs consomment 1,2 fois l’ETP. Sur cette période, l’ETP réelle des blés a donc largement dépassé les cumuls de pluies, épuisant progressivement les réservoirs des sols.

Carte 1 : Pluviométrie régionale entre le 20 mars et le 13 avril 2025
Carte 1 : Pluviométrie régionale entre le 20 mars et le 13 avril 2025

Dans les sols moyens à superficiels, les blés semés fin octobre/début novembre ayant dépassé le stade 2 nœuds ont, à l’heure actuelle, totalement épuisé les RFU (figure 1).

De plus, à partir du stade dernière feuille pointante (DFP), les céréales à paille entrent dans la période où un stress hydrique devient très pénalisant, s’il se prolonge, en provoquant une réduction de la fertilité des épis. Dans ces situations, l’intérêt du déclenchement d’une première irrigation doit être évalué.

Figure 1 : Evolution du réservoir utile pour un blé type RGT Césario, semé le 24 octobre en groie moyenne dans le secteur de Surgères
Figure 1 : Evolution du réservoir utile pour un blé type RGT Césario, semé le 24 octobre en groie moyenne dans le secteur de Surgères
Source Irré-LIS®

Dans cette situation la RFU est épuisée depuis le 7 avril, le blé est entré en phase de forte sensibilité (DFP) depuis le 10 avril. Les faibles pluies des derniers jours et les ETP plus faibles atténuent les effets du stress hydrique mais d’ici la fin de semaine, si les pluies prévues ne permettent pas de reconstituer le réservoir en eau du sol et sans nouvel épisode de pluie significatif, une irrigation sera rentabilisée.

Pour résumer

  • Attendre la fin de semaine pour évaluer la probabilité de pluies suffisantes pour couvrir les besoins de la culture et reconstituer en partie le RFU.
  • Si les pluies de la semaine en cours et les pluies prévues ne répondent pas à cet objectif, une irrigation de 20 à 30 mm peut être envisagée en priorisant :
  1. les céréales qui ont atteint la période de forte sensibilité ;
  2. les sols les plus superficiels ;
  3. à stade équivalent, les blés durs, puis les blés tendres ;
  4. se tenir prêt à irriguer les orges de printemps à partir du stade 2-3 nœuds.
  • Si un apport d’azote est prévu, déclencher le tour d’eau avant.
  • Si une intervention fongicide est justifiée, la réaliser avant le tour d’eau. 

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