Quel est l’impact des systèmes de culture méditerranéens sur la biodiversité fonctionnelle ?

Afin d’intégrer les nombreux enjeux sur lesquels sont attendus les céréaliers aujourd’hui - production, atténuation du changement climatique, préservation de la biodiversité… - une étude a été menée en région PACA au printemps 2023 pour mesurer des indicateurs liés à la biodiversité et aux services qu’elle rend à l’agriculture. Pour cela, ARVALIS a suivi des indicateurs sur la biologie des sols (matière organique, biomasse microbienne, vers de terre, stabilité structurale), sur la régulation des ravageurs (carabes, araignées) et sur la pollinisation (insectes volants pollinisateurs).

La biodiversité est-elle plus forte en ACS, en bio ou en système conventionnel ?

Les mesures ont été effectuées sur 14 parcelles des alentours de Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, choisies pour comparer trois systèmes contrastés dans la région : agriculture de conservation des sols (ACS), agriculture biologique (AB) ou conventionnelle.

Les plus fortes corrélations entre biodiversité et pratiques ont été observées pour la biologie des sols, en particulier pour la stabilité structurale : elle est nettement plus forte en ACS et en bio qu’en conventionnel (figure 1).

Côté vers de terre, si les écarts entre systèmes étaient ici peu marqués, nous avons en revanche observé 2,3 fois plus de vers de terre dans les parcelles recevant une fertilisation organique que dans celles n’en recevant pas.

Par ailleurs, nous observons un effet clairement positif de l’irrigation sur les staphylins (un type d’auxiliaires de culture) et, dans une moindre mesure, sur les carabes. D’autres essais menés en 2022 suggéraient - eux - un effet fort de cette pratique sur les vers de terre.

Un enjeu biodiversité parmi d’autres…

La biodiversité fonctionnelle semble donc répondre à des variations de pratiques (système en général, fertilisation organique, irrigation) en zone méditerranéenne. Cet « enjeu biodiversité » reste à positionner par rapport aux nombreux autres services et performances attendus des activités agricoles. Dans le réseau étudié, la productivité moyenne du blé dur était sensiblement inférieure en bio (figure 1). Il en est de même pour la marge directe, calculée avec une moyenne de prix pratiqués dans la région de 2017 à 2022. Quant aux émissions de gaz à effet de serre, elles étaient sensiblement plus basses en bio du fait de l’absence de fertilisants minéraux.

En somme, ce portrait de la production de blé dur en région PACA souligne que chacun des systèmes étudiés apporte des solutions pour améliorer la résilience globale de la production agricole.

Figure 1 : Résultats technico-économiques de trois systèmes étudiés dans la région de Manosque (04) sur la campagne 2022-2023. ACS et bio sont positionnés par rapport au système conventionnel, considéré comme la référence dans la région.