Quelles variétés de blé dur cultiver en région Méditerranée ?
Retrouvez les préconisations variétales en blé dur d’ARVALIS pour le bassin méditerranéen. Elles s’appuient sur leurs performances agronomiques et surtout sur les contraintes climatiques du secteur.
Les risques climatiques à prendre en compte dans la région
En plus des points agronomiques d’importances (ne pas semer une seule variété, semis en bonne condition, précédent, profondeur de semis, risque lié aux mosaïques, etc.), le choix variétal dans la région doit prendre en compte les contraintes climatiques.
En climat méditerranéen, quatre contraintes principales pèsent sur le rendement du blé dur et sa qualité (figure 1) :
- La mauvaise implantation, induite par les à-coups climatiques à la levée (excès d’eau, sécheresse, croûte de battance...).
- La sécheresse de fin d’hiver/printemps, qui devient plus fréquente et dure de plus en plus longtemps (en 2023 : de janvier à mi-mai ; en 2024 : de décembre à mi-février) ;
- L’échaudage thermique qui peut arriver dès le mois de mai avec des températures supérieurs à 30°C.
- Les maladies des feuilles et de l’épi, induites par la pluie et l’humidité de fin montaison à grain laiteux.
Figure 1 : Blé dur et climat, les principaux risques et périodes les plus sensibles en Méditerranée
Les formes en couleur symbolisent l’intensité du risque ; plus elles sont hautes, plus le risque est fort.
Le niveau de ces risques dépend du climat et du type de sol. Le climat varie selon le secteur géographique (plus ou moins pluvieux à l’automne et au printemps), la localisation de la parcelle (plus ou moins aérée et apte à sécher après des pluies) et bien sûr l’année. Quant au sol, il amortit plus ou moins ces stress climatiques selon sa capacité de drainage pour le risque d’excès d’eau hivernal et selon sa réserve en eau pour la tolérance à la sécheresse au printemps.
Des tolérances variétales différentes à ces contraintes
Mauvaise implantation
- Les variétés dont l’épi est fertile, compensent mieux une densité de levée ou un tallage réduit.
- Elles sont particulièrement recommandées pour les parcelles profondes, à bon potentiel, mais risquent de mal démarrer.
Sécheresse longue
- Les variétés précoces, produisant peu d’épis, avec un PMG et un PS élevés, gros grains finissant bien, supportent généralement mieux la sécheresse.
- Elles sont particulièrement recommandées pour les parcelles où le potentiel de rendement est fortement limité par le manque d’eau : secteurs les moins pluvieux, parcelles à faible réserve en eau. Attention toutefois de ne pas semer ces variétés trop tôt !
Maladies des feuilles
- Il y a des variétés nettement plus tolérantes, mais la tolérance n’est jamais totale et peut s’éroder avec les années de culture.
- Choisir une variété peu sensible à la maladie dominante (rouille brune ou septoriose) ou secondaire mais contraignante (oïdium, rouille jaune) permet de se passer du fongicide à 2 nœuds ou de moins perdre si le fongicide principal est appliqué un peu en retard.
Maladies de l’épi
- Même si le blé dur est particulièrement sensible aux maladies de l’épi, ce risque est normalement modéré en région méditerranéenne. Il affecte surtout les secteurs pluvieux en mai et les parcelles peu aérées.
Quelles variétés cultiver selon les milieux ?
Le tableau 1 propose les variétés les mieux adaptées à six milieux typés de la région méditerranéenne.
En plus des points listés ci-dessus, le choix variétal prend en compte :
- Le risque de verse, plus important en sol profond.
- La teneur en protéines, qui peut être plus fortement impactée selon la variété en milieux très productifs.
- Les sensibilités aux maladies de l’épi et à la moucheture, plus importantes en milieu humide.
Tableau 1 : Variétés conseillées en fonction des milieux
En 2024, il y a eu trois nouveautés : RGT Rapsolur, Cabayou, RGT Insiemur.
- Cabayou a eu un rendement en retrait (97 % de la moyenne générale).
- RGT Insiemur a eu un rendement moyen (moindre en sol séchant mais excellent à Eurre).
- RGT Rapsolur a eu un rendement à 102 % de la moyenne générale, au-dessus lorsque le potentiel est meilleur.
Les taux de protéines sont dans la moyenne, les PMG aussi, et les PS sont bons.
Rocaillou, variété récente en deuxième année, a fait les plus gros rendements moyens, à 109 % de la moyenne générale. Elle a été dépassée par Anvergur, Canaillou, RGT Rapsolur et RGT Belalur seulement en sols profonds peu aérés en Camargue, essai qui présentait un défaut de fertilisation azotée. Ses taux de protéines sont dans la moyenne, ainsi que son PS, avec un PMG en retrait avec 94 % de la moyenne générale.
Pour plus de détails, consultez les points positifs et à surveiller de quelques variétés récentes de blé dur.
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