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Normandie

Fortes pluies : affiner la conduite du désherbage du maïs à la situation de la parcelle

Les conditions climatiques de ce printemps 2024 impactent les semis de maïs, mais également les désherbages dans les parcelles déjà implantées. Suite aux abats d’eau parfois très importants et localisés, peuvent se poser des questions telles que comment adapter les prochaines interventions et rester efficace pour que les parcelles demeurent propres ?

Jeunes semis de maïs en Normandie en 2024

De fortes pluies que les stations météo n’identifient pas toujours…

Beaucoup de semis de maïs ont pu être réalisés dans de bonnes conditions autour ou pendant la semaine de l’Ascension. Le dimanche suivant, la Normandie a connu de nombreux orages violents et localisés. Les stations météorologiques ont parfois du mal à capter ces épisodes orageux (carte 1) et le pluviomètre reste le meilleur instrument de mesure de ces phénomènes climatiques. Les désherbages de prélevée, faits initialement dans des conditions propices à leur efficacité, ont pâti de ces fortes pluies. A quoi s’attendre pour la suite en termes d’efficacité ou de phytotoxicité ?

Carte 1 : Somme de pluviométrie du 10 au 19 mai sur la Normandie

Carte 1 : Somme de pluviométrie du 10 au 19 mai sur la Normandie

Désherbage de prélevée : l’impact des pluies n’est pas à négliger

Comment ça fonctionne ?

Ces herbicides sont caractérisés par une sélectivité de position : ils sont sélectifs car positionnés dans les 2-3 premiers centimètres du sol, là où germent les semences d’adventices, alors que la semence de maïs est plus profonde. La sélectivité est donc assurée « mécaniquement » par un non-contact entre le produit et les semences en germination.

Et si une forte pluie survient après l’application ?

L’abat d’eau va entraîner l’herbicide plus en profondeur, quelle que soit la molécule utilisée. D’une part, celui-ci ne bloquera pas la germination des adventices situées dans les premiers centimètres (manque d’efficacité) ; et d’autre part, s’il s’arrête à hauteur des semences de maïs, il va pouvoir être absorbé par celles-ci qui entrent en germination et provoquer des phytotoxicités. Toutefois, si l’orage a été très fort, il se peut que le produit soit même descendu plus bas que les graines de maïs et dans ce cas : pas de phytotoxicité mais pas d’efficacité non plus !

Les parcelles concernées sont donc à surveiller en priorité pour détecter un impact sur le maïs ou un manque d’efficacité sur les adventices. Dans tous les cas, attendre avant de réintervenir.

Mais alors comment gérer mes adventices désormais ?

Concernant le rattrapage, il faudra, selon les situations, faire appel à des produits foliaires applicables sur des adventices levées et jeunes (moins de 4 feuilles). Il est impératif d’attendre que les adventices lèvent avant d’envisager des rattrapages : le désherbage n’est jamais systématique ! Le cas échéant, il conviendra de choisir les produits en fonction de leur spectre et des cibles à combattre.

Les conditions actuelles ne sont pas favorables au désherbage mécanique mais leur évolution est à surveiller, il s’agit d’un bon levier de lutte contre les adventices.

 Consultez nos préconisations régionalisées dans le guide Choisir & Décider – Maïs 2024.

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