Les Rendez-vous du désherbage - Maïs : adapter la stratégie à la flore présente
Retrouvez les stratégies possibles pour lever la concurrence des mauvaises herbes dans les jeunes maïs.
La nature, le stade et la densité des adventices vont orienter le choix de la stratégie de désherbage à adopter. Il conviendra ensuite de respecter les conditions d’application pour une efficacité optimale des herbicides.
Quels herbicides pour le maïs ? Définir la flore dans la région pour les identifier
- Des graminées : les graminées estivales (panic, sétaire, digitaire,) et des graminées plus classiques (ray-grass, vulpin) mais parfois résistantes à certaines familles herbicides (sulfonylurées).
- Des dicotylédones classiques du maïs : morelle, chénopode, renouée persicaire, amarante.
- Des dicotylédones plus difficiles à maitriser : renouée des oiseaux, renouée liseron, mercuriale, mais aussi arroche, linaire, géraniums, véronique de Perse, lychnis.
- Des vivaces : liserons, chardon, rumex.
Adapter la stratégie à la flore présente ou attendue
- Flore importante de graminées, flore mixte en forte densité (graminées + dicotylédones) => prélevée du maïs puis postlevée.
- Ray-grass résistants aux sulfonylurées => prélevée à base de chloroacétamides.
- Sol sec au semis => postlevée précoce (une à trois feuilles du maïs).
- Flore de dicotylédones (avec peu ou pas de graminées) => postlevée en un ou deux passages.
- Liseron des haies => lutte spécifique pour détruire, ou lutte conjointe contre graminées, dicotylédones et liserons pour freiner.
Les stratégies de désherbage avec double application restent les plus sécurisantes. Les vivaces, si elles sont en nombre, nécessiteront une stratégie spécifique. Il est déconseillé de désherber un maïs pointant…
Désherbage du maïs : à chaque intervention ses conditions de réussite
Prélevée, après le semis
À réaliser le plus tôt possible après le semis de façon à bénéficier de l’humidité du sol. Sol pas trop motteux. Produits à action racinaire. Dose en fonction de la teneur en matière organique du sol. Efficacité de l’herbicide liée à l’état humide du sol.
Postlevée précoce
Intervenir sur des adventices non levées ou au stade plantule (dicotylédones avant deux feuilles, graminées avant une feuille). Stratégie délicate à mettre en œuvre car, combinant des herbicides racinaires et foliaires, nécessite une bonne humidité du sol pour optimiser l’action des racinaires et une bonne hygrométrie lors de l’application pour garantir l’efficacité des foliaires.
Postlevée classique
Produits et doses adaptés à la flore présente en tenant compte de l'espèce la plus difficile à contrôler et du stade des adventices. Traiter sur des adventices jeunes (moins de 3-4 feuilles) assure une meilleure efficacité. Hygrométrie supérieure à 70 % lors de l’application. Eviter de traiter des maïs stressés. Températures comprises entre 10 et 25°C dans les 48 h après le traitement pour limiter les risques de phytotoxicité. Les dicotylédones les plus difficiles à maîtriser nécessiteront souvent deux passages (premier passage au stade jeune de l’adventice). Pour les produits les moins sélectifs, éviter si possible de traiter en plein après 6 ou 8 feuilles du maïs.
Cas du liseron : freiner ou détruire ?
La lutte contre le liseron des haies est plus difficile car pour être efficace, la matière active doit être absorbée en grande quantité, donc par une plante développée (liseron > 15 cm). En lutte conjointe contre graminées, dicotylédones et liserons, l’association triple « sulfonylurée + tricétone + 3e partenaire » est souvent utilisée. Le 3e partenaire est un produit contenant du dicamba ou du fluroxypir. Cette stratégie peut freiner le liseron mais ne le détruit pas. Pour détruire le liseron des haies, il faut mener une lutte spécifique par une stratégie en deux passages de post-levée à base de dicamba, à dissocier de la lutte contre les dicotylédones. Par exemple, Banvel 4S à 0,4 l avant 6 feuilles du maïs puis à 0,2 l après 8 feuilles du maïs.
Avec ces produits, attention au risque de manque de sélectivité, a fortiori au-delà du stade 6 feuilles, et/ou en cas d’association sulfonylurée + dicamba.
Ne pas confondre
Renouée liseron
Liseron des haies
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.