CIVE d’hiver : comment choisir la date optimale de récolte ?
C’est le moment de penser aux récoltes des cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE). La date va jouer sur plusieurs paramètres : le rendement en biomasse, le taux de matière sèche, le pouvoir méthanogène, les objectifs de la culture suivante…
La date de récolte est avant tout un compromis entre le rendement de la CIVE et l’impact sur la culture suivante. Dans les régions Centre-Val de Loire et Ile-de-France, une récolte première décade de mai permet d’atteindre un rendement biomasse de 8 t MS/ha dans les sols profonds, tout en limitant les risques d’échecs sur la culture suivante. Entre fin avril et début mai, la CIVE gagne 1 à 2 t MS/ha par semaine. Attention toutefois, une récolte au-delà du 15 mai impactera fortement la culture principale suivante.
Date de récolte : à la recherche d'un compromis
Pour un maïs grain irrigué, l’ordre de grandeur mesuré dans les essais est une perte de rendement de 10 % pour un semis de début mai (exposition accentuée au stress hydrique dans des sols à la réserve utile en eau réduite par la CIVE).
Pour récolter des CIVE, il faut donc jongler entre stade et biomasse de la CIVE, réserve utile en eau du sol pour la culture principale qui suit, météo et disponibilité du matériel, voire de l’ETA. Le potentiel méthanogène, n’est en revanche pas un critère pour déclencher la récolte. En effet, même s’il est influencé négativement par le stade de développement de la CIVE ainsi que par l’avancement de sa lignification, la biomasse produite progresse plus fortement. La baisse du pouvoir méthanogène est ainsi largement compensée par le gain de rendement.
Plus de biomasse en récoltant sur la première décade de mai ?
Des essais « dates de récolte » conduits par ARVALIS sur Boigneville en 2020 et 2021 dans le cadre du projet RECITAL, un réseau multi partenarial national financé par l’ADEME, ont permis de comparer les rendements de CIVE obtenus à deux dates de récolte différentes : dernière décade d’avril et première décade de mai. Des conditions climatiques favorables entre les deux dates de récolte (dont 25 mm de pluie) ont permis un gain moyen de 2,4 t MS/ha pour la récolte en première décade de mai. Les gains de biomasse les plus importants sont obtenues dans les modalités les plus tardives, notamment les seigles forestier WASTAURO et hybride SU NASRI, le mélange SILVESCIA (seigle hybride et vesce). En revanche, l’analyse statistique ne permet pas d’identifier des différences de rendements biomasse, au 7 mai, entre les meilleures modalités de seigles, triticales, orges et mélanges avec des légumineuses.
Figure 1 : Effet de la date de récolte sur le rendement des CIVE de seigle, triticale, orge et mélange seigle + vesce. Semis du 20/09/2019 et du 18/09/2020
Source : essais réalisés par ARVALIS à Boigneville (91) dans le cadre du projet RECITAL, un réseau multi partenarial national financé par l’ADEME
La date de récolte impacte le taux de matière sèche
Retarder la récolte impacte non seulement la biomasse produite mais également le taux de matière sèche. L’objectif pour un ensilage en coupe direct est de viser un taux de MS compris entre 25 et 30 %. Le stade floraison de la céréale est un bon indicateur de cette teneur cible et un bon repère pour assurer la chaîne de récolte et limiter la production de jus au silo. Si besoin, un préfanage peut être réalisé.
Figure 2 : Taux de MS des CIVE selon deux dates de récolte : le 26 avril et le 7 mai, sur l’essai de Boigneville (91)
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