Céréales : des gains non négligeables avec un report d’azote en fin de montaison
Selon les résultats d’essais, positionner un apport d’azote en fin de montaison s’avère une stratégie gagnante, en ajustant la dose selon les conditions climatiques.
L’apport d’azote en fin montaison, ou apport qualité, est à positionner idéalement entre les stades dernière feuille étalée et gonflement des blés, avec de préférence une période de pluie juste après pour le valoriser.
La dose est à ajuster en fonction du potentiel atteignable au moment de l’apport, et de la variété. Éviter les formes liquides, préférer l’ammonitrate ou l’urée avec NBPT, les plus efficaces à ces stades pour maximiser le rendement et la teneur en protéines.
Vu les prix actuels d’engrais azotés et/ou le manque de disponibilité, la question de l’intérêt de cet apport se pose.
A dose totale équivalente, un report d’azote fin montaison procure gain de protéines mais aussi de rendement
Les très nombreux essais de fractionnement ont démontré qu’un report d’une part de la dose totale en fin de montaison (entre 2-3 nœuds et dernière feuille étalée) procure en moyenne deux quintaux de rendement et 0,2 à 0,5 % de protéines supplémentaires. Ces gains simultanés illustrent le fait que ces apports tardifs sont très efficaces.
Figure 1 : Écart de rendement avec 3 apports vs 2 apports, en q/ha
Figure 2 : Écart de teneur en protéines avec 3 apports vs 2 apports, en %
Avec le pilotage, la dose reportée peut être revue à la hausse ou à la baisse selon les conditions climatiques de l’année
Si les conditions de montaison sont favorables, les besoins de la culture seront accrus et la dose sera revue à la hausse. Dans le cas contraire, ils seront revus à la baisse : une économie d’engrais sera alors envisageable. Dans les deux situations, la dose sera ajustée au potentiel effectif de l’année, en prenant en compte les conditions climatiques de la montaison, très déterminantes sur le potentiel de rendement des céréales.
Des conditions de valorisation toujours plus favorables fin avril qu’en mars
Les données météorologiques sur tous les postes de la région sont sans équivoque : les épisodes pluvio-orageux très fréquents fin avril début garantissent une très bonne efficacité des apports d’engrais. Cette régularité est bien plus prononcée que celle offerte par les pluies irrégulières de mars (tableau 1).
Tableau 1 : Probabilité d'observer plus de 15 mm dans les 15 jours suivants
(inférieur à 15 jours = vert ; supérieur à 15 jours = orange )
Avec une meilleure efficacité, la pratique d’un apport tardif bien piloté réduit l’impact de la fertilisation azotée sur l’environnement
Les apports azotés réalisés en avril bénéficient simultanément de bonnes conditions d’efficacité (pluviométrie régulière) et d’une assimilation très rapide par les plantes en pleine croissance à cette période. Cette efficacité atteint couramment 95 à 100 %, réduisant ainsi la part d’engrais non utilisé. Dans le même temps, la rentabilité de l’engrais apporté est sensiblement augmentée.
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