Céréales : comment gérer le risque de verse ?
A ce jour, la majorité des surfaces régionales de blé sont cultivées avec des variétés tolérantes à la verse. Alors que les céréales à paille se situent au stade épi 1

La génétique : le principal facteur de gestion de la verse
La tolérance variétale à la verse est importante à prendre en compte lors du choix de variétés et des interventions de régulateurs.
En blé, des variétés notées 6,5 ou plus sont résistantes à la verse, l’impasse de régulateur est la règle.

Une règle d’autant plus importante que, sur le territoire breton, en 2024, plus de 50 % des surfaces sont cultivées en pures avec des variétés résistantes à la verse. À l’inverse, les variétés très sensibles, imposant un régulateur systématiquement, occupaient 5 à 10 % des surfaces jusqu’en 2015. Depuis, elles ont été écartées.

L’usage d’un régulateur se réfléchit en fonction du risque agro-climatique de l’année, surtout pour les 25 % de la surface cultivée avec des variétés notées 5,5 ou moins (figure 3).
En orge, l’espèce est plus sensible à la verse. Privilégier également les variétés tolérantes. Néanmoins, si d’autres facteurs agro-climatiques favorisent la verse, une intervention peut être nécessaire (figure 4).
Les autres facteurs agro-climatiques
Des conduites de culture à risque, avec des biomasses importantes à fin tallage - épi 1 cm, sont favorables à la verse. On peut citer :
- Des densités de semis trop élevées par rapport aux recommandations.
- Des apports d’azote important à tallage (> 60 unités).
- Un manque de fractionnement de l’azote (ex. : deux passages à tallage et épi 1 cm).
Une biomasse exubérante, avec un maintien de talles secondaires bien souvent inutiles pour le rendement (elles régressent rapidement courant montaison), augmente la concurrence entre plantes pour la lumière. Les céréales vont alors chercher la lumière en s’allongeant anormalement, fragilisant la tige.
Un ensoleillement défavorable à la verse pour cette année
Le manque de rayonnement amplifie la concurrence pour la lumière entre les plantes, les incitant à s’étioler. Toutefois, cette année, le rayonnement depuis fin février jusque début avril, est excédentaire ; les prévisions météo à venir confirment des journées ensoleillées. Cette séquence météo ensoleillée pour 2025 n’augmente pas le risque verse.

Vigilance sur l’intervention : les mauvaises conditions d’application peuvent faire perdre du rendement
Si une intervention est nécessaire (figures 3 et 4), vigilance aux conditions d’application des produits pour éviter les pertes. Notamment les amplitudes thermiques (écart de 15-20°C entre la température minimale et la température maximale), qui restent présentes sur cette fin de semaine et début de semaine prochaine.
Dans les essais, on observe parfois des pertes de rendement, pouvant aller jusqu’à 5-15 q/ha, liées à l’application de régulateur dans de mauvaises conditions. Ce risque de pertes est d’autant plus présent que le risque de verse est faible. Dans ces situations, on a donc plus à perdre qu’à gagner (figure 5).

> En blé, 50 % de la surface bretonne est cultivée avec des variétés résistantes (note CTPS >= 6,5) ne nécessitant pas de régulateur.
> Dans les autres cas et pour l’orge, le risque va dépendre du niveau de sensibilité à la verse, du pilotage de l’azote, date et densité de semis, influençant l’état de biomasse de la parcelle (concurrence pour la lumière).
> Les mois de mars et avril ensoleillés n’augmentent pas le risque verse.
> Vigilance aux conditions d’application, notamment les amplitudes thermiques encore présentes cette année.
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