Blé tendre : faire le point sur le risque de verse
Pour prendre en compte la diversité des situations, alors que les blés les plus précoces sont au stade 2 nœuds, un diagnostic du risque parcellaire s’impose avant toute intervention. Ne pas réguler une parcelle à risque élevé pourrait avoir des conséquences significatives à la récolte. Inversement, réguler un blé en difficulté pourrait aggraver son état.

Tout comme pour l’orge d’hiver, l’automne et l’hiver ont conduit à des situations variées en blé tendre. Aujourd’hui, le risque agronomique est globalement faible à modéré, en particulier pour des blés implantées dans des sols avec des problèmes de structure. Les conditions climatiques actuelles et prévues à dix jours, c’est à dire sec, froid matinal et rayonnement correct, contribuent à maintenir un risque modéré.
Une résistance de la tige en cours d’acquisition
La résistance de la tige s’acquiert au moment même de sa constitution, c’est-à-dire entre les stades épi 1 cm et 2 nœuds environ. Elle va être conditionnée à la fois par l’allongement des entre-nœuds du bas de tige et par la composition de la paroi de la tige (rapport C/N). Différents paramètres génétiques (variétés), techniques (pratiques culturales) et climatiques interviennent dans ce phénomène.
Une verse peut engendrer d’importantes pertes de rendement et nuire à la qualité du grain. Plus la verse sera précoce, plus les conséquences seront importantes. A l’inverse, l’utilisation inappropriée de régulateurs peut entraîner des pertes de rendement (phytotoxicité potentiellement aggravée par d’autres stress climatiques, azotés...).
Il est important de faire le diagnostic de chaque parcelle avant toute intervention, afin de prendre en compte au mieux la diversité des situations et d’adapter, si besoin, ce qui a pu être prévu a priori en morte saison.
Evaluer le risque verse avant d’intervenir
Des outils d’aide à la décision (OAD) comme Farmstar permettent d’évaluer ce risque en cours de campagne.
A défaut d’accès à un OAD, utiliser la grille régionale ARVALIS, qui hiérarchise les facteurs de prédispositions principaux, à savoir :
- La résistance variétale caractérisée par la note de sensibilité à la verse propre à chaque variété.

- L’état de la biomasse et ses facteurs de maintien (type de sol, nutrition azotée)

Au vu des conditions actuelles, il est inutile de majorer la classe de risque.
Et la verse parasitaire ?
La verse peut également être la conséquence de l’attaque de la tige par des champignons comme le piétin-verse… Une évaluation du risque piétin-verse sur les variétés non résistantes (note au-dessous de 5) pourra s’avérer utile pour voir si une intervention est nécessaire.
A chaque risque, sa stratégie !
Les régulateurs de croissance n’ont d’intérêt que si le risque verse est réel. Le choix de la stratégie se décide donc en fonction du niveau de risque obtenu grâce à la grille ARVALIS.

Intervenir dans des bonnes conditions pour une efficacité optimale
Pour accroître l’efficacité et limiter la phytotoxicité, les applications sont à réaliser sur des cultures en bon état et dans des conditions climatiques favorables : temps poussant, lumineux et sans forte amplitude thermique (écarts inférieurs à 15 à 20°C). En effet, les régulateurs agissent sur l’élongation des cellules de la tige, pour aboutir à des entre-nœuds plus courts ou à des parois plus épaisses. Si le temps n’est pas poussant, le régulateur agit sur une élongation qui n’aurait, de toute façon, pas lieu et n’aura donc que peu d’efficacité. Il est nécessaire de tenir compte des conditions climatiques le jour de l’application mais aussi durant les trois à cinq jours suivants celle-ci.

Exemple de lecture : Pour une application à base de chlorméquat de chlorure, il faut que la température minimale enregistrée le jour du traitement soit supérieure à -1°C et qu’elle atteigne au moins +10°C. Dans les 3 jours suivants, une température moyenne supérieure à 10°C est favorable, sans dépasser une température maximale de 20°C.
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