Résultats d’enquête - La part des mélanges de variétés de blé tendre en hausse dans la sole française
De plus en plus d’agriculteurs ont recours à des mélanges de variétés au sein d’une même parcelle de blé tendre, autrement appelés mélanges intraspécifiques. L’enquête conduite par ARVALIS auprès de 7 000 agriculteurs permet d’aller plus loin dans l’analyse de cette pratique. Zoom sur la composition des mélanges de la récolte 2021.
Une pratique contrastée selon les régions
En 2021, 82 % de la sole de blé tendre est semée en variétés pures à l’échelle du pays. Le recours à des mélanges intraspécifiques (plusieurs variétés de blé dans une même parcelle) représente en moyenne 17 % des surfaces de blés. Un chiffre en augmentation d’environ 5 points par rapport aux deux campagnes précédentes, ce qui positionne ces mélanges devant la première variété pure semée en France.
Selon les régions, cette pratique représente 6 à 32 % des surfaces cultivées en blé tendre. C’est dans le Centre et l’Ouest qu’elle est la plus répandue (figure 1).
Quant aux mélanges « interspécifiques », qui associent différentes espèces dans la même parcelle (céréales et protéagineux par exemple), ils couvrent de 0,1 à 3 % de la sole en fonction des régions.
Figure 1 : Répartition des surfaces semées en variétés pures et en mélanges (en % des surfaces régionales cultivées en blé tendre)
La taille des camemberts est proportionnelle à la surface en blé tendre totale cultivée dans la région.
Pas plus de trois variétés dans la majorité des mélanges
À l’échelle nationale, les mélanges composés de 2 ou 3 variétés de blé tendre sont très majoritaires : ils représentent respectivement 24 et 59 % des surfaces cultivées en mélanges intraspécifiques, soit 83 % des situations (figure 2). A noter que la composition de ces mélanges est inconnue pour près de 17 % de la sole.
Une distribution similaire est observée à l’échelle régionale.
Figure 2 : Nombre de variétés de blé tendre composant les mélanges intraspécifiques (en % des surfaces régionales cultivées en mélange intraspécifique)
Des mélanges majoritairement constitués de variétés panifiables
Quand la composition du mélange est précisée (83 % des situations), elle associe des blés panifiables (BP+BPS) dans 90 % des cas. Les assemblages de plusieurs typologies de blés (panifiables + améliorants ou panifiables + autres usages) couvrent environ 10 % des surfaces.
Les mélanges composés à 100 % de variétés de blé pour autres usages (BAU) ou de blés améliorants et de force (BAF) sont anecdotiques à l’échelle nationale : ils représentent respectivement 0,01 et 0,4 % des surfaces.
Aucun assemblage de blés biscuitiers n’a été observé dans l’enquête.
Figure 3 : Typologie des blés tendres composant les mélanges intraspécifiques (en % des surfaces régionales cultivées en mélange intraspécifique)
Des mélanges souvent composés des variétés les plus cultivées en pure dans les régions
Les variétés fréquemment cultivées en mélanges intraspécifiques le sont également en pure. A l’échelle régionale, 50 à 90 % des 10 variétés les plus cultivées en mélanges sont communes au top 10 de celles cultivées en pure. Le choix des variétés composant le mélange semble se raisonner dans la majorité des cas de la même manière que pour les variétés cultivées en pur : il ne semble pas y avoir de recherche de propriétés spécifiques qui pourraient être apportées par l’association. La présence, dans certains mélanges, de variétés peu répandues en pure semble toutefois indiquer que d’autres raisonnements existent.
Et les mélanges prêts à semer ?
Les agriculteurs peuvent également semer des mélanges prêts à l’emploi, à l’instar du Mélange Moulins Soufflets (MMS) mis au point par Moulins Soufflet et Soufflet agriculture. Selon l’Enquête d’ARVALIS, ce mélange est principalement cultivé dans six régions (Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand-Est, Hauts-de-France, Île-de-France et Normandie), où il représente 0,5 à 2,8 % des surfaces cultivées en mélanges intraspécifiques.
D’autres mélanges prêts à semer sont utilisés, tel que le mélange Certimix dans les Hauts-de-France.
Pour en savoir plus
Téléchargez la lettre technique n°3 « Qu@lités des grains » éditée par ARVALIS en février 2022.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.