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Champagne-Ardenne / Lorraine

Blé tendre : qu’en est-il de la nutrition azotée au stade épi 1 cm ?

Retrouvez les préconisations de l’Observatoire de la fertilisation azotée du blé en Grand Est.

Essais azote sur blé tendre début avril 2025 en Lorraine

Le stade épi 1 cm se généralise dans tous les secteurs : cela confirme les prévisions communiquées dans le précédent bulletin qui estimaient son arrivée pour fin mars/début avril. La campagne 2024/2025 se situe donc dans la tendance pluriannuelle.

Différentes mesures de composantes du rendement ont été réalisées sur cinq sites en Grand Est (deux en Meuse, un en Moselle, un en Meurthe-et-Moselle, un dans la Marne) :

  • Le nombre de talles à plus de 3 feuilles est en tendance élevé en Champagne-Ardenne et en Lorraine : de 3,4 à 5,5 talles + 3F/m² selon les sites. Cependant, le nombre de plantes/m² est plus faible que l’historique dans ces régions : de 142 à 355 plantes/m² selon les sites, lié aux difficultés d’implantation du blé à l’automne (figure 1).
Figure 1 : Nombre de tiges à plus de 3 feuilles et nombre de plantes par m² observés sur 5 sites mesurés par rapport aux années précédentes
Figure 1 : Nombre de tiges à plus de 3 feuilles et nombre de plantes par m² observés sur 5 sites mesurés par rapport aux années précédentes
  • La biomasse aérienne à épi 1 cm est dans la moyenne en Champagne-Ardenne et en Lorraine, avec néanmoins une forte variabilité : de 0,98 à 3,04 t MS/ha selon les sites.

Ainsi, nous nous trouvons dans une situation de développement lent et correct des blés, avec un bon ensoleillement et des températures faibles à douces. Cela conduit à une prévision du stade 2 nœuds – à partir duquel peut s'envisager le troisième apport – entre le 15 avril (semis précoces) et le 30 avril (semis tardifs).

Pluviométrie des dernières semaines

En Grand Est, l’analyse fréquentielle de la pluviométrie montre qu’il est fréquent de faire face à une période sèche sur fin mars-début avril. L’année 2025 s’en différencie avec un faible cumul de pluie sur les deux dernières décades de mars : le déficit de pluviométrie est donc un peu plus précoce et marqué que d’ordinaire. Des pluies localisées de 5 à 15 mm ont néanmoins eu lieu le week-end dernier dans la Marne, ce qui a pu permettre dans ces secteurs de contribuer à la valorisation du second apport.

Dans la cadre du projet ORFEA dans lequel s’intègre cet observatoire, quatre essais d’acquisition de références sont conduits cette année pour évaluer différentes stratégies de fertilisation azotée vis-à-vis du risque climatique de sécheresse printanière.

Après ces constats, quelle conduite tenir ?

Deux cas de figures se présentent :

1. Si l’apport à épi 1 cm n’a pas encore été réalisé ou s’il a été décidé de le fractionner, il est recommandé de viser une période pluvieuse. Si aucune pluie n’est annoncée, il serait envisageable de diminuer la dose prévue et de privilégier la forme ammonitrate, moins soumise aux risques de pertes par volatilisation (-9,4 % N volatilisé par rapport à la solution N) (figure 2). Dans cette situation, il s’agit de trouver un compromis : même si la valorisation n’est pas optimale, les besoins du blé demeurent importants à ce stade (environ 3 kg par ha et par jour).

Figure 2 : Test statistique en comparaison à la référence Ammonitrate (comparaison de moyennes appariées)
Figure 2 : Test statistique en comparaison à la référence Ammonitrate (comparaison de moyennes appariées)
* : Différence significative au seuil de 5 %

2. Si l’apport à épi 1 cm a été effectué, notre observatoire nous permet de constater que les INN (Indice de nutrition azotée) sont corrects malgré la période de sec et qu’ils permettraient de couvrir les besoins du blé jusqu’au stade 2 nœuds, avant d’envisager le dernier apport. A noter que malgré les idées reçues, l’analyse fréquentielle du climat démontre que les pluies sont plus importantes à partir de mi-avril.

Bulletin rédigé par la CRAGE et ARVALIS, en partenariat avec les partenaires de l’observatoire (CA51, CA54, CA55, CA88, CA57, CAA, EMC2, Cérèsia, SCARA, CETA Romilly, Terrasolis).

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