Blé tendre : attention au risque de piétin-verse
Cet hiver, les conditions météo ont été favorables au maintien et au développement du piétin-verse sur blé tendre. Résultat
Comme le révèlent les observations réalisées dans le cadre du BSV Lorraine-Barrois, la majorité des parcelles atteignent cette semaine le stade épi 1 cm. A ce stade, la surveillance du piétin-verse passe par trois étapes : évaluer le risque parcellaire, connaître le risque climatique et observer les symptômes.
Figure 1 : Stades du blé tendre - BSV Lorraine Barrois
Evaluer le risque parcellaire
Toutes les parcelles ne sont pas égales vis-à-vis du piétin-verse. En plus du climat, la grille agronomique de risque met en avant l’importance de la variété, du précédent, du travail du sol et du type de sol. L’utilisation de cette grille permet de cibler les parcelles à observer en priorité.
Figure 2 : Grille d’évaluation du risque piétin-verse (ARVALIS)
A noter que, pour les variétés avec des notes de sensibilité supérieures ou égales à 5, souvent porteuses de gènes de résistance, aucune observation ni intervention n’est requise (ex. : Junior, Intensity, Kws Sphere...).
Connaître le risque climatique
Ce risque est estimé par l’utilisation du modèle TOP, qui permet de définir un indice de l’effet climatique à renseigner dans la grille d’évaluation.
Cette année, le potentiel de risque climatique pour les parcelles semées à des dates classiques est fort vis-à-vis du piétin-verse (assez semblable à l’année haute 2001). Cela s’explique par la douceur exceptionnelle des mois d’octobre, novembre et décembre 2023, suivis d’un mois de février 2024 humide et doux, avec de nombreuses contaminations.
Pour les semis tardifs, le potentiel estimé est logiquement un peu plus faible.
Tableau 1 : Indices TOP au stade épi 1 cm et score climat selon la localisation et la date de semis
Figure 3 : Exemple d’une parcelle localisée à Metz, semée avec une variété Chevignon (note de sensibilité de 3), le 5 octobre, avec précédent colza
Le risque estimé est élevé.
Cependant, ce modèle n’indique qu’une potentialité climatique de développement du piétin-verse. Il est calibré en considérant que l’inoculum n’est pas limitant. La maladie s’est faite plutôt discrète ces dernières années, ne laissant que peu d’inoculum dans les parcelles. Il ne suffit pas à lui seul pour prendre une décision : le risque réel est largement déterminé par les critères agronomiques et l’observation.
Observer les symptômes
L’observation s’effectue en parcourant la parcelle en diagonale (symptômes en foyers) en prélevant au minimum 40 tiges. Le piétin-verse est un champignon traverse les gaines une à une à partir du point de contamination autour duquel se forment lentement des taches ocellées. Au passage du doigt, les points noirs (appelés stroma) au centre des nécroses restent présents.
Une tache de piétin-verse est comptée lorsqu’elle a traversé au moins une gaine.
Au-delà de la modélisation c’est donc bien la fréquence de tiges atteintes par la maladie qui détermine la bonne stratégie de protection à adopter sur sa parcelle :
- Si moins de 10 % des tiges sont atteintes : le risque est faible, il est inutile de traiter contre le piétin-verse.
- Entre 10 et 35 % de tiges atteintes : la rentabilité du traitement contre le piétin-verse n’est pas toujours assurée.
- Si 35 % ou plus des tiges sont atteintes : le traitement contre le piétin-verse s’impose et la rentabilité est généralement assurée.
En cas d’intervention nécessaire, se référer à nos préconisations régionales dans le guide régional Choisir et Décider - Interventions de printemps 2023-2024 – blé tendre d’hiver – Bourgogne-Franche-Comté / Alsace / Lorraine / Rhône-Alpes.
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