Articles et actus techniques
Auvergne / Centre-Val de Loire / Île-de-France / Limousin

Azote sur blés : diagnostiquer et piloter dès maintenant l’apport à DFE !

A partir du stade 2 nœuds du blé, c’est le bon moment pour faire le point sur la valorisation des apports d’azote déjà réalisés et les besoins des cultures en fin de cycle. Cela va permettre d’évaluer la dose complémentaire à apporter à dernière feuille étalée (DFE).  Pour ce faire, l’idéal est d’utiliser un outil de pilotage.

Apport d’azote sur blé à DFE en Auvergne

Quelle valorisation des apports montaison ?

Afin de piloter le dernier apport, il faut diagnostiquer l’état de nutrition azotée des céréales. Pour cela, il est préférable que les apports précédents aient été pleinement valorisés.

Les apports début montaison ont majoritairement eu lieu entre le 5 et le 20 mars sur l’ensemble de nos régions. Les cumuls de pluies depuis le 10 mars jusqu’à début avril s’échelonnent de 14 mm à 60 mm : de quoi considérer ces apports comme valorisés (figure 1). Quant aux apports plus tardifs, autour du 20 mars, ils ont reçu entre 10 et 50 mm selon les secteurs, soit des cumuls suffisants pour les considérer valorisés.

Figure 1 : Cumul des pluies entre le 10 mars et le 8 avril 2025 (en mm)
Figure 1 : Cumul des pluies entre le 10 mars 2025 et le 8 avril 2025 (en mm)

Physiologie des céréales et intérêt du pilotage

Après deux années successives cumulant des pluviométries importantes, et des interventions dans des conditions parfois humides, les situations d’hydromorphie et/ou avec des structures de sol détériorées sont nombreuses dans nos régions. Or, ces mauvaises structures (tassement, couche de résidus, couche glas, etc.) ont pour conséquence directe de limiter l’exploration racinaire et l’accès des racines à l’oxygène et aux nutriments, ce qui inclut l’azote. Les racines sont alors moins efficaces pour absorber l’azote disponible.

Les Coefficients Apparents d’Utilisation de l’azote (CAU) sont attendus moyens à faibles. Il est donc pertinent de piloter ce dernier apport, pour s’adapter au contexte de 2025 et s’approcher au mieux des besoins réels des céréales. Le pilotage permet en effet de réduire les situations de sous-fertilisation, comme de sur-fertilisation, conciliant à la fois l’optimisation du rendement, l’atteinte de la teneur en protéines adéquate aux cahiers des charges et la quantité d’azote à apporter. En d’autres termes, le pilotage permet d’approcher au mieux son optimum technico-économique.

Utiliser un outil de pilotage pour définir la dose à apporter

Lors du bilan prévisionnel, une dose d’azote est « mise en réserve » pour le dernier apport. Elle est dépendante de l’espèce et de la variété. C’est cette dose qui sera estimée à l'aide d'un outil de pilotage.

Basé sur le diagnostic des besoins réels de la parcelle, l’outil de pilotage évalue la quantité d’azote à apporter. Cela peut être :

  • 0 : aucun apport complémentaire n’est nécessaire ;
  • une partie ou la totalité de la dose de mise en réserve ;
  • une dose supérieure à la dose de mise en réserve.

Pour rappel, seule l’utilisation d’un outil de pilotage permet de déplafonner, si nécessaire, la dose prévisionnelle d’azote. Les conseils sont à conserver pour justifier le déplafonnement en cas de contrôle.

De nombreux outils de pilotage existent :  N-Tester®, Farmstar Expert, N-Sensor®, Mes Sat’Images®, AgroRendement (Wanaka), Abélio… Ils sont détaillés sur le site du COMIFER : cliquez ICI

Ne pas confondre outils de pilotage et outils de modulation !
Les outils de modulation sont utilisables pour optimiser la répartition d’une dose d’azote sur une parcelle. Leur plus-value est augmentée sur parcelles (très) hétérogènes.
Moduler une dose non pilotée est techniquement inutile. Pour moduler une dose d’azote, il est nécessaire de la piloter au préalable.

Quand apporter l’azote ?

Le stade d’apport optimal est dernière feuille pointante / dernière feuille étalée. En effet, selon des essais ARVALIS (plus de 850 comparaisons de situations à dose totale d’azote identique, conduits entre 1991 et 2002), il s’agit du stade permettant d’obtenir le meilleur compromis entre gain de rendement et teneur en protéines.

Si la dose à apporter est supérieure à 50-60 kg N/ha :

  • Et que les conditions de pluies sont très favorables, réaliser un seul apport.
  • Ou encadrer le gonflement en fractionnant en deux apports : par exemple 40 kg N/ha à dernière feuille puis le solde de la dose prévue à gaine éclatée. A privilégier pour les blés améliorants et de force et les blés durs et/ou les situations avec peu de pluies attendues.

Réagissez !

Merci de vous connecter pour commenter cet article.