Apports d’azote sur céréales : un fractionnement d’autant plus nécessaire dans le contexte 2022
Le contexte 2022 sur les engrais incite d’autant plus à fractionner les apports d’azote sur les céréales. L’objectif : optimiser leur efficacité. A raisonner en fonction des prévisions de pluies.
Les parcelles semées avant le 10 novembre sont déjà en montaison. Les besoins en azote sont donc plus élevés, même si les températures prévues restent relativement fraîches. Une part de ces besoins va être couverte par les apports réalisés vers le 10-15 février et les stocks d’azote encore présents dans le sol, plus abondants cette année en raison du faible lessivage et d’une bonne minéralisation. Dans la plupart des situations, ces stocks sont en mesure de couvrir les besoins des cultures jusqu’à fin mars.
Toutefois, compte tenu du risque de sécheresse fréquent en mars, la réalisation d’un apport pour profiter des prochaines pluies prévues peut être envisagée dans les situations où la fourniture d’azote par le sol est la plus limitée.
Satisfaire les besoins élevés de la montaison
En montaison, les blés démarrent leur croissance et leurs besoins azotés sont importants. Une bonne identification du stade et une bonne valorisation de ces apports sont primordiales. L’intervention doit être pilotée en fonction des pluies annoncées et de la date du premier apport : un cumul de 15 mm de pluie dans les 15 jours est nécessaire pour optimiser l’efficacité de l’engrais.
Avant toute intervention, il est indispensable d’attendre un bon ressuyage des sols pour ne pas dégrader leur structure, et de s’assurer que la parcelle a été bien désherbée. Dans un sol saturé d’eau, les plantes plus ou moins asphyxiées ne se développent pas. Leurs besoins en éléments minéraux sont très fortement réduits.
Quelle dose ?
La dose apportée au stade épi 1 cm est égale à la dose totale à laquelle on retranche la dose du premier apport et la dose réservée pour l’apport de fin montaison.
Pour les parcelles en excès d’eau dont les enracinements sont moins performants, il faut éviter les apports trop importants. Des doses maximales par apport de 50/60 kg N/ha paraissent raisonnables.
Dans toutes les situations, il est préférable de mettre en réserve une petite part de la dose prévisionnelle qui permettra d’ajuster la dose finale aux conditions de montaison. Le recours à un outil de pilotage est très vivement conseillé, y compris pour les semis tardifs dont le potentiel est très incertain.
Dans le contexte actuel (coût élevé des engrais, moindre disponibilité), un fractionnement au plus proche des épisodes de pluies permettant de maximiser l’efficacité des engrais est particulièrement pertinent. En réduisant les doses par apport et en reportant une part significative d’engrais en fin de montaison, l’efficacité de la fertilisation est globalement améliorée.
Figure 1 : le fractionnement de l’azote vise à faire coïncider au mieux les apports avec les besoins de la culture
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.