Irrigation : adapter la protection contre la verse et la fertilisation azotée
Si l'irrigation permet d'accroître la productivité des céréales, elle peut aussi s'avérer pénalisante si les itinéraires techniques ne sont pas aménagés en conséquence. Ces adaptations portent sur la protection contre la verse et la gestion de la fertilisation azotée.
Des risques de verses en cas d'irrigation trop importante et de vent
L’un des principaux risques de l’irrigation des céréales est de provoquer ou d’aggraver la verse physiologique. En effet, si un tour d’eau réalisé après épiaison assure un bon remplissage des grains, il alourdit aussi l’épi. Il y a donc risque de verse en irriguant avec des canons dont l’intensité d’irrigation varie de 10 à 20 mm/h selon la taille du canon. Le vent aggrave le risque en concentrant l’eau d’irrigation (l’intensité d’irrigation peut atteindre 30 à 40 mm/h) d’une part, et en accentuant l’inclinaison des tiges de blé d’autre part.
Il est donc conseillé d’adapter la protection contre la verse au risque de verse plus élevé en parcelles irriguées et de prendre quelques précautions au niveau de la conduite de l’irrigation en post-épiaison :
- utiliser des petites buses pour réduire la taille des gouttes,
- irriguer de nuit où la vitesse du vent est souvent plus faible que le jour
- réduire la dose d’irrigation à 20-25 mm.
Adapter la dose et le fractionnement de l’azote des blé tendre et blé dur
La fertilisation azotée doit également être adaptée en système irrigué pour répondre aux besoins en azote plus important du blé, mais également satisfaire un objectif de teneur en protéines supérieur à un seuil fixé par les exigences de qualité. Par rapport à une conduite en sec, le supplément de dose à apporter en irrigué est d’autant plus élevé que l’écart de rendement attendu avec l’irrigation est important. Pour le blé tendre et le blé dur, il est conseillé d’apporter ce supplément fin montaison, entre les stades « sortie de la dernière feuille » et « dernière feuille étalée », afin de garantir une alimentation azotée suffisante jusqu’à la fin du cycle et répondre aux objectifs de teneur en protéines. En condition irriguée, un apport à ce stade est toujours bien valorisé.
Enfin, les risques de maladies des céréales irriguées par aspersion étant plus élevés, il convient d’être particulièrement vigilant, et d’assurer un niveau de protection fongicide qui soit à la hauteur du rendement final espéré.
• Ne pas irriguer durant la floraison pour ne pas augmenter les risques de développement de maladies telles que les fusarioses des épis.
• Ne pas irriguer en cas de prévision de gel au moment du stade dernière feuille ligulée car le blé est particulièrement sensible au gel à ce stade et l’irrigation peut aggraver son effet.
• Eviter de choisir des variétés de blé dur sensibles à la moucheture car l’irrigation post-épiaison peut favoriser cette maladie dans certains cas.
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