Quelles variétés de blé dur cultiver dans l’Ouest-Océan ?
Retrouvez les préconisations variétales en blé dur d’ARVALIS pour la région Ouest-Océan. Elles s’appuient sur leurs performances agronomiques et surtout, sur les risques climatiques du secteur.
En plus des points agronomiques d’importance (ne pas semer une seule variété, semis en bonne condition, précédent, profondeur de semis, risque lié aux mosaïques,...), le choix variétal dans la région doit prendre en compte les contraintes climatiques.
Soit :
- Les excès d’eau potentiel à l’automne pouvant localement perturber les chantiers de semis et dégrader les qualités d’implantation.
- La sécheresse de montaison et de fin de cycle : la sécheresse arrive plus ou moins tôt dans le cycle mais a tendance à être de plus en plus impactante ces dernières années. La durée des périodes de sécheresse a également tendance à augmenter. Le passage de conditions favorables à défavorables pour la croissance et la valorisation des apports d’azote est très rapide.
- L’échaudage de fin de cycle : l’échaudage de fin de cycle (températures maximales supérieures à 30°C) arrive généralement vers grain laiteux. Même si la région n’est pas la plus concernée par cet échaudage, son impact est très net et peut être amplifié dans les sols superficiels par le déficit hydrique en absence d’irrigation.
- La pluviométrie en mai et juin augmente le risque maladies de fin de cycle (explosion tardive de rouille brune et fusariose sur épi) tandis que les orages de fin juin/début juillet peuvent dégrader la qualité des blés durs.
Figure 1 : Blé dur et climat, les principaux risques et périodes les plus sensibles en région Ouest-Océan
Selon les situations pédoclimatiques, ces contraintes climatiques sont plus ou moins compensées (sol profond, sol drainé, travail du sol,...). Selon chaque contrainte, il est possible d’orienter son choix variétal ou ses pratiques :
- Qualité d’implantation : les observations passées ont montré que le blé dur est souple en termes de date de semis et qu’il vaut toujours mieux attendre de bonnes conditions de sol pour l’implantation plutôt que de forcer un semis en conditions difficiles (sol mal ressuyé notamment) – même si le décalage de semis et de plus de 3 semaines.
- Sécheresse montaison et fin de cycle / échaudage : toutes les variétés ne se comportent pas de la même manière en situation stressante. Dans vos parcelles en sols superficiels, il est important de s’orienter vers des variétés qui sont plus souples même si leur potentiel en année favorable est inférieur.
- Pluviométrie et maladies : il existe des variétés dont la tolérance aux maladies du feuillage est très bonne et cela conditionne dès le départ le niveau de protection à envisager. Deux maladies sont à regarder : la rouille brune dont les nuisibilités, même en attaque tardive, sont importantes ; et la septoriose, très présente en 2024, plus discrète habituellement et qui se contrôle assez facilement.
La rouille jaune est ponctuellement pénalisante mais ne concerne que les variétés sensibles. Côté maladies des épis, le blé dur reste sensible malgré de légères différences variétales. Selon les rotations privilégier les variétés les plus tolérantes au DON (Canaillou par exemple) sans baisser la garde dans la protection. - Orages post maturité physiologique : sur les secteurs les plus arrosés, orientez-vous vers des variétés tolérantes au mitadin et à la moucheture, et avec un PS de base pas trop faible. Peu de variétés réalise ce compromis : sur ces seuls critères, Cabayou est bien placé mais Anvergur, RGT Belalur, Rocaillou sont les plus robustes des variétés les mieux adaptées à la région.
Tableau 1 : Variétés conseillées en fonction des milieux
Pour plus de détails, consultez les points positifs et à surveiller de quelques variétés récentes de blé dur.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.