Variétés de blé dur : les performances 2023/2024 dans l’Ouest-Océan

Contextualisation des résultats de l’année

La campagne blé dur 2023-2024 se caractérise par :

• un étalement très important des semis,
• des difficultés tout au long de la campagne pour réaliser les interventions culturales,
• une fin de cycle arrosée entraînant une mauvaise absorption de l’azote par les cultures malgré des conditions favorables à la valorisation des apports.

L’humidité permanente provoque également un développement important des maladies aussi bien foliaires que racinaires et sur les épis. En fin de cycle, les températures très fraîches et l’absence de déficit permettent d’assurer un bon remplissage des grains mais la qualité est dégradée : teneur en protéines souvent peu élevée, taux de mitadinage et  de moucheture assez élevés, poids spécifiques moyens, présence régulière de grains fusariés… Si elle n’est pas catastrophique la qualité de la récolte est très moyenne à médiocre.

Figure 1 : Points clés de la campagne blé dur 2023/2024

Dans de nombreux secteurs, sans que cela soit spectaculaire, les maladies des pieds ont également impacté les remplissages (notamment le piétin échaudage). Les teneurs en DON reste basse et le Temps de Chute de Hagberg (TCH) ne bouge pas, malgré les craintes de germination.

Finalement, les rendements sont très hétérogènes médiocres à corrects voire souvent bons dans les marais compte tenu des conditions d’implantation difficiles et des dates de semis très tardives.

Description du réseau d’essais

Les conditions exceptionnelles nous conduisent cette année à réaliser deux regroupements : un regroupement de quatre essais en groies et en champagnes semés entre fin novembre et début janvier, un second regroupement (à venir) de quatre essais en marais semés dernière décade de mars.

Tableau 1 : Réseau d’essais blé dur dans l’Ouest-Océan, semis automne/hiver

Tableau 2 : Réseau d’essais blé dur dans l’Ouest-Océan, semis printemps

Résultats des essais variétés en rendement traité

Pour les semis d’automne/hiver, les écarts de rendement entre sites sont atténués, les conditions de l’année évitant les stress hydriques mais ne permettant pas aux milieux les plus favorables d’exprimer leur potentiel. Les classements variétaux sont assez stables entre sites et peu dépendants du niveau de rendement.

Rocaillou tire son épingle du jeu et occupe régulièrement le haut du classement. Anvergur est toujours bien classé bien que plus irrégulier qu’à l’accoutumée. RGT Belalur et Canaillou occupent le milieu du tableau, Canaillou étant un peu plus irrégulier. RGT Voilur est en retrait et assez irrégulier cette année. Parmi les nouveautés, RGT Insiemur obtient de très bons résultats entre Rocaillou et Anvergur. RGT Rapsolur est régulier en milieu de classement. Cabayou plus irrégulier est en retrait.

Figure 2 : Résultats rendement traité du 1^er regroupement Ouest-Océan 2024 – 4 essais semés en automne et en hiver

Pour les semis de printemps, les essais se situent dans un périmètre assez resserré. Les conditions agronomiques sont similaires : dates de semis presque identiques, sols de nature très proches, à une exception près mêmes précédents. Les niveaux de rendements des 4 essais sont très proches, les précisions similaires. Les niveaux de rendements obtenus sont élevés compte tenu des dates de semis extrêmement tardives. Rocaillou obtient de très bons rendements et occupe régulièrement le haut du classement. Anvergur est toujours bien classé mais plus irrégulier et un peu en retrait. RGT Voilur est sensiblement inférieur. RGT Belalur, plus tardif est nettement en retrait. Comme en semis plus précoce, RGT Insiemur obtient de très bons résultats entre Rocaillou et Anvergur. RGT Rapsolur, présent seulement dans 3 essais sur 4 est plus irrégulier qu’en semis plus précoces bien que positionné en début de classement. Cabayou reste irrégulier et en retrait. Canaillou également présent dans 3 essais sur 4est inférieur à la moyenne générale.

Figure 3 : Résultat rendement traité du 2^e regroupement Ouest-Océan 2024 – 4 essais semés en mars en marais

Les rendements pluriannuels

Le comportement des variétés est très marqué par l’année climatique : il est préférable de l’apprécier sur plusieurs années. Afin de comparer les résultats de variétés expérimentées sur différentes campagnes, les rendements sont corrigés des effets annuels à l’aide des variétés communes entre année. Ils sont exprimés en % de la moyenne des variétés représentées. Les chiffres et le point central indiquent respectivement le millésime et la moyenne ajustée pluriannuelle (ex : 24 = 2024).

Afin d’illustrer la régularité des nouvelles inscriptions au cours des années antérieures, « c1 » et « c2 » rappellent respectivement les résultats CTPS des nouvelles variétés et des témoins en 1^ère et 2^e année d’inscription en zone Sud. Ces valeurs ne sont pas prises en compte dans le calcul de la moyenne pluriannuelle (le regroupement pluriannuel ne comporte pour 2024 que les essais semés entre novembre et janvier, les essais très tardifs, compte tenu de leurs spécificités n’ont pas été intégré dans la synthèse).

Figure 4 : Rendements pluriannuels de quelques variétés de blé dur dans l’Ouest-Océan

Sources des données : ARVALIS et partenaires (post-inscription), CTPS/ GEVES (inscription).