Changement climatique - Des pistes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Comme toute activité productive ou industrielle, l’agriculture émet des gaz à effet de serre (GES), avec une contribution estimée en France en 2015 à 17 % du total des émissions.
Ces émissions sont essentiellement liées au méthane (CH4), très majoritairement issu des systèmes d’élevage, et aux oxydes d’azote (N2O) liés aux cultures et en particulier à la fertilisation. Les émissions directes de gaz carbonique (CO2) issues des carburants brûlés par les tracteurs sont très minoritaires en termes d’effet de serre.
Pour réaliser un autodiagnostic des émissions de GES au niveau de votre exploitation, consultez l’outil en ligne EGES, disponible gratuitement.
Optimiser la fertilisation azotée
En grandes cultures, l’axe dominant pour réduire ces émissions consiste donc à optimiser la fertilisation azotée. Sur céréales à paille, les travaux indiquent clairement un lien entre les apports d’azote et les émissions de N2O, sans qu’il y ait pour autant proportionnalité.
L’adaptation des doses aux besoins réels des plantes, grâce à l’utilisation d’outils d’aide à la décision, et leur fractionnement optimal au cours du cycle sont donc fondamentaux. Ces instruments d’optimisation ont déjà permis d’améliorer l’efficience de la fertilisation azotée de 50 % en 20 ans : le recours aux engrais azotés de synthèse a diminué dans l’hexagone de 20 % entre 1990 et 2010, alors que la production cumulée des principales grandes cultures (céréales + colza) a augmenté de 30 % sur la même période.
Parmi les outils d’aide à la décision disponibles, citons Farmstar : il utilise la télédétection satellitaire pour évaluer, à la parcelle, voire par zones au sein de la parcelle, l’état de nutrition azotée des plantes et en déduire un conseil pertinent de fertilisation azotée. Des travaux de recherche visent à améliorer en permanence la précision du conseil, mais aussi de coupler les sources d’imagerie entre le satellite et les vecteurs drones.
Les prairies ne sont pas oubliées : l’outil Date N’Prairie permet d’ajuster le premier apport d’azote.
D’autres leviers d’action
L’optimisation de la nutrition azotée n’est pas la seule voie de progrès pour la réduction des GES. L’utilisation d’additifs rendant les engrais moins émissifs, la lutte contre les excès d’eau (les phases d’hydromorphie favorisant les émissions), le recours à des sources d’azote non minéral via les légumineuses en interculture, en couvert ou comme culture principale… sont autant de solutions partielle à la réduction des émissions.
Vers des systèmes d’élevage bas carbone
En élevage herbivore, les émissions de GES proviennent essentiellement des fermentations entériques (pour 50 à 60 % environ). Les émanations liées aux bâtiments et aux effluents d’élevage comptant pour 10 %. Là aussi, des leviers d’action sont accessibles, en agissant sur les rations, sur les modalités de gestion des effluents (y compris au travers de la méthanisation), qui pourraient permettre de réduire de 20 % les émissions brutes de GES par unité de bovin.
Figure 1 : Emissions de GES de différentes pratiques de conduite d’élevage
ARVALIS - Institut du végétal en collaboration avec l’IDELE, l’ITB et Terres Inovia.
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