Changement climatique - Vers des stratégies d’adaptation
Face au plafonnement des rendements des céréales à paille et aux accidents climatiques de plus en plus fréquents, les instituts techniques développent des travaux de recherche pour mettre au point des systèmes plus résilients, mais également plus performants techniquement.
Le levier génétique demeure un outil-clé pour l’adaptation des cultures aux évolutions climatiques :
- tolérance aux stress en céréales à paille (exemple : échaudage thermique),
- meilleure résistance à la montée à graine sur betteraves pour permettre des semis plus précoces,
- vigueur à la levée en maïs grain et décalage du cycle là aussi pour bénéficier pleinement des possibilités de semi précoce et pour éviter la convergence des périodes de déficit hydrique et des phases de grande sensibilité des plantes.
Ces axes génétiques induisent également la nécessité de mieux caractériser le matériel végétal sur son adaptation à ces nouvelles conditions. Pour cela, un effort particulier en phénotypage à haut débit est nécessaire et ce mouvement est déjà bien engagé dans des projets bénéficiant des investissements d’avenir (phénome, Acker).
La plateforme Phénofield, située sur la station ARVALIS - Institut du végétal d’Ouzouer-le-Marché, en est l’exemple concret. Inaugurée en 2015, elle permet de cribler à haut débit des variétés (blé, maïs) soumises à des stress hydriques contrôlés.
Le cortège de bioagresseurs évoluent également
Mais les changements climatiques n’affectent pas que la plante stricto sensu, ils impactent l’ensemble des écosystèmes, dont en particulier le cortège des bioagresseurs, nécessitant des adaptations techniques :
- moindre efficacité des herbicides sur betterave,
- accroissement des dégâts de grosse altise sur colza (évolution d’un vol/an à deux vols),
- évolution du phasage des ravageurs aériens sur maïs,
- modification des espèces de ravageurs telluriques (taupins).
Gestion de l’eau, cultures dérobées : les nouveaux enjeux
Enfin, les systèmes de production devront s’adapter à ce nouveau contexte, avec des enjeux particuliers en matière de gestion de l’eau et de successions de cultures.
La pluviométrie totale évoluant peu, mais la répartition devenant de plus en plus irrégulière, la recherche travaille sur des systèmes d’irrigation plus économes en eau (micro-irrigation enterrée) et la mise au point d’outils d’aide à la décision (outil Irré-LIS®) pour optimiser les apports d’eau.
Par ailleurs, l’exploration de la faisabilité de cultiver 3 cultures en 2 ans devient un réel sujet de travail, étudié dans le cadre du projet de recherche SYPPRE.
ARVALIS - Institut du végétal en collaboration avec l’IDELE, l’ITB et Terres Inovia.
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