Le poids spécifique, un critère important en céréales
En parallèle des caractéristiques agronomiques, les variétés de blé tendre doivent répondre à des critères technologiques pour trouver leurs débouchés. Parmi eux, le poids spécifique (PS) est incontournable dans les contrats commerciaux. Mais savez-vous vraiment à quoi il correspond ?
Le poids spécifique est une mesure physique de la masse volumique apparente des grains, exprimée en kilogramme par hectolitre. Cette mesure dépend de la densité des grains et de leur agencement entre eux (donc de l’espace entre les grains lors de la mesure). La valeur du PS dépendra en partie de leur forme, de leur dimension et de leur état de surface, qui peut être plus ou moins lisse ou granuleuse. Les orges, avec des grains vêtus, ont un PS inférieur à celui du blé tendre, lui-même inférieur en général à celui du blé dur (gros grains denses).
Comment calculer le poids spécifique ?
Un poids spécifique fixé à 76 kg/hl pour le blé tendre
La méthode de mesure usuelle du poids spécifique, citée dans les contrats commerciaux, est la norme NF EN ISO 7971-3, parue en octobre 2009. Elle a recours à des appareils en service devant être raccordés à un étalon international. Une équation unique a été établie pour le blé dur, le blé tendre et l’orge. Elle permet de corriger les valeurs obtenues avec les appareils manuels de 1 litre de type Niléma-litre : PS = 0,9078x PSlu + 6,6025.
La mesure du poids spécifique est la seule à donner rapidement une information sur le volume d’un lot de céréales, un point crucial pour gérer la logistique. Les contrats commerciaux du blé tendre exigent classiquement un poids spécifique d’au moins 76 kg/hl.
Pas de relation directe entre le PS et la qualité d’un lot
Côté qualité, dans des gammes normales de PS pour le blé tendre, il n’a pas été trouvé de relation significative entre le PS d’un blé et sa valeur meunière, boulangère et nutritionnelle pour l’alimentation du bétail. Toutefois, lorsque les niveaux de PS sont très faibles (< 70-72 kg/hl), comme cela a pu être observé en 2016, des modifications du profil chimique du blé (amidon, fibres…) pourraient être suffisamment importantes pour dégrader la valeur nutritionnelle en alimentation animale chez les monogastriques. Les très faibles PS peuvent également affectés le taux d’extraction en farine.
Un critère lié à la variété
Lors de l’étude d’une variété dans les essais d’inscription et de post inscription, une note PS lui est attribuée. L’échelle de notation va de 1 (faible) à 9 (élevé). Une augmentation de 1 point de la note correspond à un gain de PS de 1,25 kg/hl.
Tableau 1 : Exemples de note PS en blé tendre
Les variétés actuellement cultivées présentent des notes PS entre 5 et 9. Plusieurs variétés connues comme Rubisko ou Chevignon sont notée 5, ce qui correspond à un PS moyen. Les PS les plus élevés caractérisent souvent les blés améliorants.
Une mise en place à partir du remplissage des grains
Le PS est impacté par les conditions de remplissage (capacité à former initialement des gros grains denses) et de dessiccation (déformation des grains qui altèrent leur capacité à se « ranger » les uns par rapport aux autres. Il se met en place en début du remplissage du grain avec une incidence, par exemple, du rayonnement reçu par la culture. Puis, il se dégrade progressivement suivant les cumuls de pluie entre le stade « grain laiteux » et la récolte. Il perd environ 0,5 point pour 10 mm de pluie, avec cependant des effets variétaux mal caractérisés.
Des variations possibles en cours de stockage
Enfin, le poids spécifique dépend de la propreté du lot. Les impuretés, souvent légères (fragments d’épis, fétus de paille, grains d’adventices, poussières), génèrent du volume supplémentaire et altèrent la densité du lot. Par conséquence, il arrive fréquemment que la valeur de PS remonte légèrement lors des opérations de nettoyage et de manipulations du grain (séparation, transilage).
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