Techniques culturales - Bien préparer le sol favorise une levée rapide et homogène du maïs
Une levée rapide et homogène garantit un bon départ du maïs. Dans cette optique, les opérations de travail du sol avant et pendant le semis ont pour objectif de placer la graine dans un sol meuble et rappuyé, afin que cette dernière dispose d’une bonne alimentation hydrique et minérale.
La préparation du sol a pour but de créer une structure favorable à la levée et à l’enracinement du maïs, autrement dit une terre ameublie en profondeur et rappuyée, et un profil de sol homogène. Attention aux préparations trop creuses et soufflées, notamment en conditions sèches. Un défaut de rappuyage limite le contact sol-graine et racines-sol, ce qui compromet l’humidification de la graine et le bon enracinement de la jeune plantule. Or, un bon enracinement est indispensable pour assurer une alimentation hydrique et minérale du maïs satisfaisante.
Les discontinuités du sol sont également préjudiciables car elles pénalisent le bon développement racinaire de la plante. Il convient d’être particulièrement vigilant sur la transition entre le lit de semences et l’horizon travaillé : elle doit être progressive, car au sevrage (stade 4-5 feuilles), les jeunes racines se développeront dans cette zone.
Bien positionner la graine
La graine doit être semée à une profondeur régulière d’environ 4-5 cm dans le « frais ». Si elle est positionnée moins profondément, elle est plus exposée aux attaques d’oiseaux et risque de ne pas germer en cas de conditions climatiques sèches les jours suivants le semis. Si elle est placée trop profondément, la levée sera plus lente et moins régulière.
De plus, pour assurer une profondeur et une répartition régulière des graines, il convient de semer à une vitesse modérée (6-7 km/h). A des vitesses plus élevées, une réduction de la précision du semis s’observe : diminution de la densité et de la profondeur de semis, et irrégularité des intervalles entre les graines.
Par ailleurs, le semoir doit être en parfait état de fonctionnement : pneus gonflés, socs en parfait état, aspiration sans faille...
Réduire les inter-rangs pour mieux concurrencer les adventices
Le semis de plus en plus précoce du maïs pour éviter le stress hydrique diminue sa vigueur en début de cycle. De plus, les nouvelles variétés de maïs ont des ports plus dressés que dix ans auparavant. Ces deux facteurs réduisent la concurrence du maïs vis-à-vis des adventices.
Une des solutions avancées pour limiter le développement des mauvaises herbes consiste à réduire l’écartement entre les rangs. Les Américains ont ainsi mis au point un nouveau mode de semis : le « twin-row », notamment pour le maïs fourrage. Cette technique consiste à dédoubler un rang classique. Au lieu d’être semée sur un seul rang, la semence est implantée en quinconce sur deux lignes espacées de 20 cm grâce à un mécanisme de décalage des distributions (ex : semoirs Monosem ou Grat Plains). Les inter-rangs étant plus étroits (60 cm), ils seront plus vite recouverts par le maïs, ce qui limiterait le développement des adventices. La mise en œuvre de cette technique ne nécessite ni un cueilleur spécifique, ni une adaptation des voies des tracteurs.
D’après une série d’essais conduits aux Etats-Unis, le rendement moyen augmenterait de 10 à 15 % grâce à l’augmentation du nombre de plantes par mètre carré. Cependant, cette affirmation mérite d’être vérifiée dans les conditions françaises. Ainsi, le twin-row est en cours d’étude en France, et notamment par ARVALIS – Institut du végétal qui l’a introduit dans son programme d’essais. Elle avait fait l’objet d’une évaluation précise il y a plus de 20 ans, avec des variétés très précoces dans le nord de la France.
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