Semis précoces de maïs : y gagne-t-on à tous les coups ?
La météo sèche et ensoleillée des 2

Dans le nord de la France, on peut parler de semis précoces de maïs lorsqu’ils se déroulent avant le 10 avril.
Ils peuvent avoir plusieurs objectifs :
- augmenter le potentiel de rendement par le choix d’hybrides plus tardifs ;
- augmenter ses chances de récolter plus précocement ou à des teneurs en eau du grain plus faibles et ainsi économiser des frais de séchage pour le maïs grain ;
- préserver la qualité sanitaire : les récoltes tardives et humides favorisent le développement de champignons de type Fusarium qui produisent des mycotoxines (DON et ZEA).
Un des risques majeurs des semis très précoce dans nos régions est la survenue d’une période froide et humide juste après les semis. Un tel scénario peut exposer les graines et jeunes plantules à plusieurs stress sur une durée plus longue (attaques de ravageurs, battance voire prise en masse du sol), pouvant entraîner des pertes de pieds, donc de rendement.
Pas avant le 10 avril en maïs fourrage
A la différence du maïs récolté en grain, le rendement maïs fourrage est plutôt pénalisé par des semis trop précoces de début avril (figure 1). Le créneau optimal se situe dans la seconde quinzaine d’avril.

En effet, les surfaces foliaires et les gabarits de plantes sont plus courts pour ces dates de semis. Ceci s’explique par les conditions plus froides que rencontrent les cultures en semis précoces. La photosynthèse est réduite et, malgré la production de grains (potentiellement) plus importante, la production de biomasse totale sur la plante entière est affectée. Avant la mi-avril, en moyenne, les risques sont plus importants que les gains espérés. En revanche, il faut être prêt à partir de cette date pour saisir le premier créneau disponible.
Les précautions à prendre en cas de semis précoces de maïs grain
- Attendre d’avoir un sol correctement ressuyé : un sol ressuyé se réchauffera mieux et sera moins sensible au tassement. Un semis précoce est plus exposé au risque de battance, notamment en sol de limons. Afin d’évaluer si le sol est prêt à être travaillé, on prend une motte en la pressant entre ses doigts. Si le sol s’émiette sans coller, l’état d’humidité est satisfaisant et le sol peut être travaillé.
- Adapter la densité de semis : semer précocement provoque un allongement du cycle. Les levées s’étalent et la plante est plus sensible aux attaques de ravageurs. De plus, la plante étant plus exposée au froid, cela entraîne une baisse de la surface foliaire qui limite l’absorption du rayonnement. Une augmentation de la densité de semis sera donc nécessaire pour compenser les pertes de plantes liées à ces phénomènes. Cependant, en situation de contrainte hydrique importante, on limitera la densité de semis pour réduire les consommations en eau.
- Apporter de l’engrais starter : favoriser une implantation rapide via un apport d’engrais starter permet de sécuriser la levée.
Ne négligez pas le contrôle et les bons réglages du semoir ! Le semis est une étape capitale pour la réussite de la culture du maïs. Cette vidéo rappelle les fondamentaux.
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