Fertilisation starter du maïs - Localiser l’engrais au semis pour une meilleure vigueur au départ et une levée homogène
La localisation de l’engrais au semis du maïs permet d’apporter le phosphore, élément peu mobile, à proximité des racines, ce qui se traduit par une meilleure vigueur au départ. Cette pratique est particulièrement recommandée lorsque les conditions de semis sont difficiles : sol froid, présence de ravageurs du sol…
C’est pendant les phases juvéniles de son développement, soit entre les stades 3 et 8-10 feuilles, que la plante est la plus affectée par les carences nutritionnelles en phosphore. Le faible développement des racines pendant cette période limite la prospection pour les éléments minéraux au volume de terre environnant la ligne de semis. Pour satisfaire la demande des parties aériennes, ce volume de terre doit être suffisamment enrichi en phosphore. C’est moins vrai pour l’azote, car cet élément est plus mobile et les besoins au semis du maïs sont faibles.
Figure 1 : Recommandations sur la localisation selon les conditions
Des effets directs sur la nutrition et indirects sur la protection
Les essais montrent que la fertilisation localisée a souvent un réel intérêt pour le phosphore : elle améliore la disponibilité de cet élément à la jeune plante, ce qui se traduit par un gain de vigueur au départ, une meilleure homogénéité de la levée et peut avoir des effets bénéfiques sur le rendement et la maturité à la récolte (figure 2 et figure 3).
Figure 2 : Effet de la localisation du phosphore sur le rendement du maïs (52 essais 1989 à 2004, AGPM - ITCF – ARVALIS - Institut du végétal)
Figure 3 : Effet de la localisation du phosphore sur l’humidité du grain du maïs (52 essais 1989 à 2004, AGPM - ITCF – ARVALIS - Institut du végétal)
La fumure starter revêt un intérêt particulier dans l’accompagnement de la lutte contre les ravageurs du sol : en améliorant la vigueur au départ, elle permet au maïs d’être moins vulnérable aux attaques.
Bien positionner l’engrais starter
Pour tirer les bénéfices de cette stratégie, il est primordial de bien positionner l’engrais starter. Trop loin, il est inefficace et ne joue plus son rôle de « booster » de la culture ; trop près, l’acide phosphorique peut brûler le germe et provoquer une perte de pieds/ha. Le réglage des distributeurs d’engrais starter est donc un élément incontournable pour réussir cette technique.
L’engrais starter doit être placé 5 cm à côté de la semence et 5 cm en dessous.
Le produit doit être appliqué soigneusement en respectant la distance des socs fertiliseurs à la ligne de semis : elle doit être contrôlée au moins une fois par campagne.
Dans tous les cas, la précision et la régularité de la distribution de l’engrais starter le long du rang est très importante. De celle-ci dépend l’homogénéité de la levée et l’absence de concurrence entre plantes du même rang. Lorsque certaines plantes sont dominées, leur niveau de production peut être très tôt compromis.
La dose recommandée est de 130 kg/ha de 18-46 (ou 130 l/ha de 14-48), ce qui permet d’avoir un bon effet starter et évite à cette dose-là des irrégularités de répartition sur la ligne (surtout vrai en solide). Il est possible d’aller jusqu’à 150-170 kg en cas de parasitisme.
Des microgranulés comme solution intermédiaire
Des microgranulés starter peuvent être proposés pour les agriculteurs ne possédant pas d’équipements de fertiliseur en localisé. Ils peuvent être appliqués en utilisant la caisse insecticide. La localisation de ces microgranulés starter se fait donc directement dans la raie de semis.
Aux doses préconisées, ils amènent moins de phosphore qu’un 18-46 et ont un effet intermédiaire entre un engrais starter et un témoin sans engrais starter. Ils ont l’avantage de représenter des volumes plus faibles à l’hectare (20 à 25 kg/ha selon les produits) mais ils sont plus chers.
En sol peu pourvu en phosphore, ils doivent impérativement être accompagnés d’un apport en plein.
Figure 4 : Positionnement optimal des microgranulés ou du starter
Des engrais simples ou composés ?
Ce qui est important pour cet engrais starter, c’est le phosphore, car les besoins de la jeune plante de maïs sont élevés et cet élément est peu mobile dans le sol. Par conséquent, il est généralement recommandé d’apporter du phosphore soluble type superphosphates (par exemple le super45) ou phosphates di-ammonique (par exemple 18-46). Mais si la parcelle nécessite un apport de potassium, il est possible d’apporter un engrais binaire PK ou ternaire NPK. On pourra additionner avec du soufre si la parcelle est à risque. A noter que les carences en soufre sont rares sur maïs, uniquement sur sol superficiel, filtrant, pauvre en matière organique avec un hiver pluvieux.
Dans tous les cas, les quantités apportées doivent être raisonnées en fonction de la situation.
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