Fertilisation azotée de l'orge de printemps : ajuster le calcul de la dose d'azote selon le type de sol, la variété
La stratégie de fertilisation azotée des orges de printemps est fondée, pour le calcul de la dose, sur la méthode du bilan dans la majorité des régions où cette espèce est cultivée. Le débouché des orges de printemps est majoritairement brassicole, ce qui implique de prendre en compte les objectifs de qualité et notamment la teneur en protéines.
La minéralisation des couverts à prendre en compte dans le calcul de la dose du bilan
Les dernières études réalisées sur les orges de printemps montrent que le besoin azoté par quintal produit est de 2,5 kg N. Sur les autres critères de besoins (azote restant après récolte) et de fournitures du sol (reliquat azote sortie hiver, minéralisation de l’humus et effet du précédent) le calcul reprend la même logique et se fonde sur le même paramétrage que pour la fertilisation azotée du blé tendre.
Figure 1 : Calcul de la dose totale d’azote en fonction de la méthode des bilans
La donnée manquante pour finir de calculer la dose du bilan est la prise en compte de la minéralisation des couverts en interculture. Ces couverts sont obligatoires dans les zones concernées par le 4e programme d’actions de la directive nitrates sur toutes les intercultures longues depuis 2012. La période d’interculture qui précède l’implantation d’une orge de printemps se situe dans ce cas de figure. Les essais réalisés depuis plusieurs années sur les couverts en interculture permettent d’estimer la quantité d’azote libérée par la minéralisation du couvert après sa destruction et plus particulièrement après l’ouverture du bilan (MrCI). Dans le cas précis de l’orge de printemps, la date du reliquat azote sortie hiver (RSH) se réalise au mois de février et la destruction du couvert est conseillée entre le mois de novembre et de décembre. Selon les espèces, il faut compter dans les fournitures azotées entre 0 et 30 unités (tableau 1).
Tableau 1 : Estimation de la quantité d’azote libérée par les couverts (MrCl) en fonction des espèces semées après une ouverture du bilan en février et pour une destruction de couvert de novembre à décembre
Ajustement de la dose pour l'objectif de qualité
Une fois la dose du bilan calculée, il faut l’ajuster pour gérer au mieux le taux de protéines des grains. Une synthèse d’ARVALIS réalisée en 2004 a montré en effet que la teneur en protéines à l’optimum de fumure azotée variait de manière importante sous l’effet de 3 facteurs :
- Le facteur « terroir » joue sur 1,2 point de protéines (entre des situations qui impliquent de forts taux de protéines : sols de limons profonds caractérisés par une mauvaise maîtrise des fournitures du sol, les sols superficiels sujets à des risques de sécheresse, et les situations qui influent négativement sur le taux de protéines : sols argilo-calcaires profonds et situations irriguées).
- Le facteur variété joue sur 1 point de protéines, entre les variétés à faibles teneurs comme NFC Tipple et les autres variétés.
- Le mode d’apport de la fertilisation azotée amène un enjeu de 0,8 point de protéines entre du « tout très tôt » à du fractionné.
En fonction du terroir, de la variété et du mode d’apport, un ajustement de 0 à - 30 unités se fait selon le tableau suivant.
Tableau 2 : Ajustement de la dose totale d'azote calculée selon la méthode du bilan
Il est conseillé de fractionner la dose totale d’azote sur les sols superficiels, ou avec un Reliquat de Sortie 'Hiver (RSH) faible, et lorsque la dose totale est supérieure à 120 kg N/ha. Cette stratégie de fractionnement en deux apports est d'autant plus appropriée que le semis de l'orge de printemps est précoce. Le fractionnement permet dans ces situations d’améliorer notablement le coefficient d’utilisation de l’azote en mettant à disposition l’azote de l’engrais au plus près de la période d’absorption de la culture.
Figure 2 : Stratégies de fractionnement de la dose totale d'azote
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