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Une conservation des pommes de terre compliquée

On ne compte pas les heures de ventilations, elles sont nombreuses cette année pour réussir à sécher les tubercules et stopper les maladies.

tas de pommes de terre sous hangar

Les récoltes en conditions humides, avec parfois des tubercules malades et/ou blessés, couplés à des tares terre importantes, ont rendu compliqués le séchage. De plus, la descente de température au stockage a été difficile avec les températures douces du mois d’octobre. Ce contexte a donc été favorable aux pourritures : plusieurs cas de Pythium (ou pourriture type Erwinia) sont signalés.

Or, la présence d’une maladie représente une porte d’entrée pour d’autres pathogènes : plusieurs maladies peuvent être présentes sur un tubercule. En conséquence, quelques tas, les plus atteints, ont déjà été déstockés plus tôt que prévu.

Maintenir une ventilation efficace

Il est très important de continuer à surveiller les tubercules en cours de conservation et à augmenter la ventilation pour extraire l’humidité excédentaire du bâtiment si des pourritures sont constatées.

Une ventilation efficace utilise de l’air plus froid que le tas. En effet, même à hygrométrie maximale, un volume d'air froid contient moins d'eau que ce même volume d'air chaud..

Pour exemple, une phase de séchage des tubercules sans problème particulier permet d’évacuer environ 2 800 litres d’eau. Un tas contenant 5 % de tubercules pourris représente 40 000 litres d’eau à éliminer. Une fois qu’une maladie est constatée dans le tas, le levier principal reste la ventilation.

Une désinfection du bâtiment et du matériel serait à prévoir en inter-campagne pour repartir sur une situation saine. De même, lors de la mise en stockage, un bon triage permet d’écarter les tubercules malades.

L’heure est aux premiers antigerminatifs

Les premiers traitements antigerminatifs ont déjà pu être réalisés, notamment pour des variétés avec des repos végétatif court, sans traitement au champ à l’hydrazide maléique ou stockés à des températures trop élevées.

Une bonne application des produits antigerminatifs est primordiale pour garantir la qualité des pommes de terre. Il est important de vérifier l’absence de condensation sur les tubercules avant une thermonébulisation. Cette condensation est un facteur de risque pour des brûlures sur tubercules (photo).

Brûlure post-thermonébulisation, au contact du câble de sonde (formation gouttelette). Source ARVALIS
Brûlure post-thermonébulisation, au contact du câble de sonde (formation gouttelette) - source ARVALIS

Il est possible de protéger les pommes de terre proches du point d’application de thermonébulisation avec des matériaux non inflammables, ainsi que le dessus de tas devant les buses du groupe froid avec du carton pour éviter des projections de gouttelettes. Une connaissance des molécules inhibitrices de germination sera avantageuse pour les appliquer en fonction de leur période cible (tableau 1).

Tableau 1 : Caractéristiques des molécules antigerminatives homologuées en France
L’outil gratuit Optigerm, développé par ARVALIS, peut aider à guider dans le choix du traitement antigerminatif en amont de la germination ou bien en traitement curatif lors d’un développement de germes dans le tas. OptiGERM prend en compte de nombreux facteurs (variétés, date de plantation/récolte, type de stockage, température de consigne…) pour proposer un diagnostic de la situation et des solutions adaptées.

Accéder à l’outil via le QRcode ci-dessous ou par ce lien.
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