L'hydrazide maléique, une aide possible pour limiter la repousse physiologique des pommes de terre
L’hydrazide maléique, commercialisé sous plusieurs enseignes commerciales (FAZOR, ITCAN…) est autorisé en France depuis le printemps 2003 comme inhibiteur de germination. Il s'applique au champ sur la végétation puis s’accumule progressivement dans les tubercules où il contrôle la multiplication cellulaire des méristèmes, d’où son efficacité antigerminative en conservation. Les travaux réalisés dans les années 2000 ont montré que ces applications pouvaient également avoir une certaine efficacité secondaire pour limiter le phénomène de repousse physiologique.
Moins de défauts physiologiques à la clé
Les suivis menés au champ en 2006 et sous tunnel en 2007 et 2008 par ARVALIS, la Chambre d’Agriculture du Nord / Pas-de-Calais et McCain, avec l’appui de Chemtura, ont montré que l’application en végétation assez précoce d’hydrazide maléique peut réduire le pourcentage de défauts physiologiques, notamment l’apparition ou le grossissement de tubercules de seconde génération. Cet effet se répercute sur la réduction significative de tubercules « flottants » au bain de sel à la réception en usine.
Même si le rendement brut peut être réduit après traitement, le rendement commercial usine (rendement net) peut lui être significativement augmenté par la limitation des tubercules flottants.
La réduction de la vitrosité facilitera le maintien d’une qualité « fritable » en conservation,
Dans plus de 7 cas sur 10, le coût du traitement a largement été compensé par l’accroissement du rendement net hors flottantes (sans prendre en considération la réduction possible du coût des interventions antigerminatives en conservation).
Bien choisir la date et les conditions d’application
Pour que l’efficience du produit soit optimale, il est nécessaire que la migration de la matière active vers les tubercules ait été satisfaisante au champ. L’application doit ainsi être réalisée sur une plante « poussante », en dehors de périodes de trop fortes chaleurs (température moyenne inférieure à 25°C) et avec une hygrométrie élevée. En ce qui concerne le volume de bouillie, il est important de maintenir un volume d’eau suffisant d’au moins 200 à 300 l/ha.
Pour une efficacité optimale vis-à-vis de la repousse physiologique, il est nécessaire de réaliser le traitement assez tôt, avant la date d’apparition du stress. Cependant, pour ne pas risquer d’handicaper le grossissement des tubercules, l’application doit être réalisée lorsque plus de 80 % des tubercules ont un calibre supérieur à 25 mm.
Pour déterminer au mieux la date de traitement, il convient de réaliser des prélèvements au champ représentatifs et suffisamment fréquents, surtout lorsque les conditions de croissance sont optimales.
Un délai minimum de 12 heures sans pluie est également nécessaire pour assurer une bonne absorption du produit par la plante. Pour qu’elle soit complète et garantir également un effet antigerminatif optimal en conservation, il convient, après l’application, de préserver un maintien en végétation de 2 à 3 semaines avant de procéder au défanage.
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