Résultats d’essais

Syppre Béarn : la rotation, facteur clé de réussite des systèmes en semis direct

La rotation est centrale dans la réussite de systèmes en semis direct. Après sept ans d’expérimentation sur la plateforme Syppre Béarn, plusieurs ajustements ont permis de réussir du maïs en semis direct. Explications.

La plateforme Syppre Béarn, située à Sendets dans les Pyrénées-Atlantiques (64), entame en 2023 sa huitième campagne d’expérimentation. Les performances de chaque système innovant testé sont suivies au travers de neuf critères technico-économiques (tableau 1).

Tableau 1 : Objectifs nationaux du projet Syppre et spécificités régionales
Tableau 1 : Critères de performance à l’étude sur les plateformes Syppre et objectifs recherchés dans les systèmes innovants

La féverole supporte mal les hivers pluvieux

Le système en semis direct a commencé en monoculture de maïs. L’objectif était de minimiser le travail mécanique du sol. Sur les terres de limons, l’introduction de couverts entre les deux maïs s’est donc révélée indispensable. Afin d’essayer de réduire l’utilisation de glyphosate, la féverole et la phacélie composaient le couvert d’interculture, ces deux espèces étant facilement destructibles par des outils mécaniques. La production de biomasse par le couvert de féverole s’est révélée très aléatoire. Lorsque l’hiver est très pluvieux, les féveroles sont très rapidement attaquées par les maladies foliaires et disparaissent prématurément. En 2018, année pluvieuse par excellence, la biomasse produite par le couvert de féverole et de phacélie a été de 1,1 t MS/ha. Une production insuffisante pour maintenir la structure du sol en profondeur. Le maïs implanté en semis direct par la suite a donc eu un enracinement très limité, ce qui a pénalisé son rendement.

Le climat béarnais est très favorable au développement des maladies foliaires des féveroles.
Le climat béarnais est très favorable au développement des maladies foliaires des féveroles.

Introduire du soja, et repenser les espèces d’interculture

À la suite de ce constat, du soja a été introduit dans le système afin de pouvoir semer tôt le couvert avant maïs et espérer qu’il produise beaucoup de biomasse. Après le soja, un mélange de féverole, phacélie et radis chinois a été implanté. Après le maïs, c’est un couvert de seigle forestier qui est implanté pour être ensuite roulé. Depuis qu’il a été introduit, le couvert de seigle forestier produit fréquemment de fortes quantités de biomasse, à l’exception d’une année très pluvieuse lors de l’implantation.

Des indicateurs économiques à la peine

Ces évolutions ont permis d’améliorer certains indicateurs de l’analyse multi-critères (figure 1). La rotation en semis direct permet d’améliorer l’atteinte des objectifs, sauf pour les indicateurs économiques (produit brut et marge nette). En effet, le rendement du soja est pénalisé en semis direct. À noter que 2022 a été particulièrement néfaste pour les indicateurs économiques de ce système.

Figure 1 : Evaluation multi-critères, avec l’outil Systerre, du système en semis direct sur Syppre Béarn - Le système était en monoculture de maïs de 2016 à 2018 puis la rotation a été allongée avec du soja (2019-2022)
Figure 1 : Evaluation multi-critères, avec l’outil Systerre, du système en semis direct sur SYPPRE Béarn - Le système était en monoculture de maïs de 2016 à 2018 puis la rotation a été allongée avec du soja (2019-2022)

Lecture du graphique : la ligne rouge représente l’objectif fixé. Tous les points qui se trouvent à l’intérieur de l’aire rouge sont en-dessous de l’objectif. Tous les points qui se trouvent à l’extérieur dépassent l’objectif.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site SYPPRE Béarn.

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