Retour des pluies : c'est le moment de réaliser les faux-semis !

Au vu de l’état récurrent de salissement de la plaine, la pratique des faux-semis reste une solution incontournable en situations d’infestation importante et permet de baisser la pression en réduisant le stock semencier d’adventices. Semer sans faux-semis serait alors une erreur stratégique lourde de conséquences techniques.

Le faux-semis : un levier agronomique important dans la gestion des adventices

Le faux-semis consiste en un travail superficiel (5 cm maximum) et rappuyé du sol. Cette technique permet de faire lever les adventices avant l’implantation de la culture d’automne et ainsi, de limiter leur développement pendant le cycle de la culture. Il s’agit ensuite de détruire ces adventices au plus près du semis (au maximum trois semaines avant le semis), soit par un travail du sol très superficiel (outils à dents ou disques), soit par l’application d’un herbicide foliaire non sélectif si la réglementation le permet. Chaque passage d’outil doit être moins profond ou équivalent au précédent afin d’éviter de remonter des graines.

Il est conseillé de laisser un intervalle de trois semaines entre le dernier faux-semis et le semis de la culture. Réduire cet intervalle de temps expose à une levée concomitante des adventices et de la culture.

Ce levier agronomique est incontournable dans la gestion des parcelles très infestées, en particulier en non-labour. Bien qu’indispensable, utilisé seul, il ne donnera pas entièrement satisfaction. Il est donc nécessaire de de le coupler à d’autres leviers agronomiques comme le retard de la date de semis, l’alternance des cultures d’automne et de printemps et l’allongement des rotations.

Rien ne sert de courir : il faut partir à point !

Deux critères essentiels sont à prendre en compte pour réaliser des faux-semis efficaces :

• Les conditions d’humidité du sol doivent être réunies pour favoriser une levée rapide des adventices. Réaliser un faux-semis sur sol sec ne présente, en effet, aucun intérêt agronomique ! Alors mieux vaut s’armer de patience dans les secteurs peu ou pas arrosés.

Figure 1 : Cumul des dernières pluies en Auvergne / Centre / Île-de-France

• Les dates de levées préférentielles des adventices. A cette date, toutes les graminées problématiques ont la capacité de germer :
  • Le brome stérile n’a pratiquement pas de dormance et est très facile à détruire par cette technique (c’est encore plus efficace si on laboure !).
  •  Le ray-grass est capable de germer à partir de début septembre.
  • Le vulpin à partir mi-septembre dans notre région.

Les repousses de céréales ont pu être gérées très tôt cette année grâce aux pluies de fin juillet-août.

Figure 2 : Période de levée préférentielle de quelques adventices après une récolte d’été