Normandie - Le labour : un moyen de lutte très efficace
Retrouvez la troisième fiche des rendez-vous du désherbage, sur le labour, avec quelques éléments de biologie sur les graines d’adventices et les créneaux optimaux pour cette intervention.
Quelques éléments de biologie
Profondeur de germination
La plupart des graines germent dans les cinq premiers centimètres du sol. Cependant il existe des exceptions, comme la folle avoine, dont la taille des réserves explique une capacité à germer jusqu’à plus de 20 cm de profondeur. Un labour permet donc d’enfouir les graines à des profondeurs où elles ne sont pas capables de germer (à l’exception de la folle avoine).
Figure 1 : Profondeur maximale de germination des adventices
Le taux annuel de décroissance
Le taux annuel de décroissance (TAD) correspond au pourcentage de graines d’adventices qui perdent leur aptitude à germer au bout d’un an. Plus le TAD est élevé, plus les adventices disparaissent rapidement. Un enfouissement des graines via le labour est donc beaucoup plus efficace sur des adventices à fort TAD que sur des adventices à faible TAD qui peuvent se maintenir très longtemps dans le sol. Les graminées sont particulièrement sensibles au labour (TAD élevé).
Figure 2 : Effet du labour en fonction du TAD des adventices
Quand faut-il labourer?
Dans les systèmes qui recourent au labour de manière intermittente, le labour est à positionner suite à un échec de désherbage. Les semences d’adventices produites seront ainsi enfouies en profondeur et ne pourront pas germer. Afin de laisser le stock semencier se détruire naturellement, il est conseillé de ne pas re-labourer pendant les 3-4 ans qui suivent l’enfouissement. Si le labour est effectué trop tôt, le risque est de provoquer de levées d’adventices qui auront été remontées par le travail du sol sans avoir eu le temps de se détruire.
Lorsque la parcelle est propre à la fin d’une campagne (en colza par exemple), il est possible de faire l’impasse du labour l’année suivante, toujours afin de favoriser la disparition du stock semencier en profondeur.
Il est bien entendu possible de maintenir la situation saine en labourant tous les ans, à condition de bien maîtriser le désherbage à chaque campagne pour ne pas diluer le stock grainier sur toute la profondeur du labour.
Information rédigée en partenariat avec :
CA 27, Cap Seine, Coopérative de Creully, D2N, Sevépi
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