Fertilisation azotée des céréales : un apport au tallage loin d’être systématique
Les parcelles de céréales, pour la plupart bien implantées, présentent un bon développement. Il est recommandé d’attendre le stade épi 1 cm pour positionner le premier apport d’azote.
Les semis d’octobre, réalisés cette année dans de bonnes conditions, présentent actuellement un développement satisfaisant. Les céréales sont en plein tallage avec une croissance satisfaisante. A ce jour, les cultures ne marquent pas de symptômes d’asphyxie liée à l’excès d’eau hivernal.
Les semis de novembre, minoritaires, présentent toujours un certain retard, du fait de leur croissance en conditions moins favorables.
Quand positionner le premier apport d’azote ?
Compte tenu du prix des engrais, il est essentiel de valoriser au mieux chaque unité fertilisante apportée. Au vu du bon état de croissance des céréales cette année, il est préférable d’attendre le début de la montaison pour optimiser l’efficacité de l’engrais.
→ Attendre fin février / début mars pour réaliser les premiers apports d’azote sur les parcelles bien implantées.
L’apport d’azote au stade tallage contribue à assurer un nombre optimal d’épis/m² en augmentant la capacité des talles à monter à épi. En revanche, il ne permet pas de compenser un défaut de plantes ou un déficit du nombre de talles.
Un apport à tallage est justifié dans les situations suivantes : mauvaise qualité d’implantation de la culture, sols (très) superficiels, précédents peu riches en azote (tournesol ou maïs grain), semis tardifs (après le 10 novembre). Dans ces cas, ne pas dépasser 40 kg N/ha (quantité cohérente avec les besoins actuels de la plante) pour les apports réalisés courant tallage. Pour un apport positionné en anticipation du stade épi 1 cm, la dose peut être supérieure, autour de 60-70 kg N/ha.
Un apport trop conséquent ou non justifié est souvent préjudiciable : augmentation du risque de verse, de maladies, mauvaise valorisation par la plante. Bien qu’une carence puisse limiter le rendement, à l’inverse, l’azote n’accélère ni l’émission des feuilles, ni celle des talles ! Il ne compensera en aucun cas un défaut de plantes ou un déficit du nombre de talles liés à de mauvaises conditions de semis.
Soufre : adopter la bonne stratégie d’apport
Attention à surveiller les carences en soufre, tout particulièrement sur les sols à faible teneur en matière organique et/ou les sols plus superficiels et filtrants, les sulfates étant très sensibles aux phénomènes de lixiviation.
De la même manière que pour l’azote, les besoins en soufre des céréales augmentent à partir du stade épi 1 cm. Il est possible de corriger une carence à la vue de symptômes au champ jusqu’au stade 1 nœud, sans perte de rendement. Passé ce stade, des apports de rattrapage en pulvérisation foliaire sont possibles.
Surveiller les carences en manganèse assez présentes
Sous l’effet du déficit de pluie, les sols sont plus soufflés, ce qui accentue les risques de carence en manganèse. Des symptômes sont assez fréquemment observés dans les situations à risque : terres légères (soufflées, aérées) ou riches en matière organique ou sols acides dont le pH a été trop augmenté.
Il convient donc de surveiller attentivement les parcelles pour réagir au plus vite le cas échéant. En effet, les conséquences sur le rendement peuvent être importantes. Un apport foliaire dès l'apparition des symptômes permet d'en limiter fortement l'incidence.
Comment diagnostiquer une carence en manganèse ?
- Port avachi des plantes, dessèchement des feuilles les plus âgées.
- Disparition de plantes possible.
- Passages de roue plus rappuyés parfois plus verts (photo).
Symptômes de carence en manganèse
Pour faire le bon diagnostic, consulter la fiche accident : carence en manganèse.
Message rédigé par ARVALIS - Institut du végétal en concertation avec Natup et La Coopérative de Bellême
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