Céréales : surveiller la rouille brune sur blé tendre et blé dur
Des symptômes de rouille brune sont signalés sur céréales, avec un risque rouille élevé sur blé tendre et modéré sur blé dur. La vigilance est de mise, en particulier sur variétés sensibles (Providence, Bologna) et les situations où les semis ont été réalisés assez précocement (secteurs Gers et Haute-Garonne surtout

Ces premières observations de rouille brune traduisent un risque d’inoculum primaire fort, favorisé par la douceur hivernale combinée à la présence importante en interculture de plantes hôtes, indispensables au relais de la maladie d’une année à l’autre.
L’inoculum de départ est donc important pour le printemps, les conditions à venir seront déterminantes quant à son évolution :
- Les températures douces autour de 15 et 25°C sont favorables à un développement rapide (sachant que les spores peuvent germer dès 2°C).
- Les précipitations, même faibles, et la rosée, sont suffisantes pour une expansion sur les feuilles supérieures et une dissémination rapide de la maladie.
Que faire en situation à risque ?
Il convient d’observer les parcelles à partir de 2 nœuds en priorisant les situations identifiées comme à risque : semis précoces et variétés sensibles.
Le printemps 2024 nous enseigne que la rouille brune arrive tôt, surtout dans les situations favorables (comme cette année). Etant donné le caractère explosif de la maladie, il est conseillé d’observer régulièrement ces parcelles et d’intervenir dès l’apparition des premières pustules sur l’une des trois dernières feuilles visibles (les trois feuilles supérieures déployées au moment de l’observation).
L’idée est de mettre en place une lutte phytosanitaire au début de l’attaque, car plus efficace qu’une lutte curative. Par ailleurs, les produits de biocontrôles positionnés souvent en T1 ne sont pas efficaces sur rouille brune. Dans ces situations, mieux vaut privilégier des triazoles, en particulier tébuconazole ou metconazole (ou associer les triazoles à des produits de biocontrôle). En revanche, il préférable de réserver l’ajout d’une strobilurine (+ SDHI) au traitement pivot (T2) : il s’agit d’assurer une gestion efficace de la rouille brune sur les feuilles supérieures, tout en garantissant l’alternance des matières actives pour prévenir les résistances.
En présence des autres maladies
En cas de présence avérée de rouille jaune, un traitement à base de tébuconazole devra être positionné en T1 afin d’endiguer rapidement cette maladie pouvant être explosive.

La septoriose est présente également sur la zone Haute-Garonne, mais c’est moins le cas dans le Gers et le Tarn.
En orges d’hiver, des symptômes d’helminthosporiose et de rouille naine ont pu être observés sur les feuilles âgées, dans tous les secteurs. Il s’agit surtout des variétés sensibles et/ou semis précoces mais l’inoculum semble présent cette année.
Concernant les viroses, les quelques remontées concernent exclusivement les semis précoces (avant le 15 octobre), dans tous les secteurs également.

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