Maladies de l'orge - Helminthosporiose : attention aux semences infestées
L’helminthosporiose causée par Drechslera teres est la principale maladie observée sur orge. La reconnaître n’est pas toujours aisé tant les symptômes peuvent être variés. Pour limiter les risques de contamination, il faut respecter un délai minimum de deux ans entre deux orges, et veiller à ne pas utiliser des semences infestées.
L’helminthosporiose de l’orge se manifeste aussi bien sur l’orge d’hiver que sur l’orge de printemps. C’est la maladie la plus préjudiciable sur orge. Les pertes peuvent s’élever jusqu’à 35 % du rendement final en absence de contrôle. Le champignon survit pendant l’hiver sur des résidus de paille mal incorporés ou des repousses d’orge. La contamination peut provenir également de semences infestées dès le départ. Au printemps, le champignon redevient actif. Il produit des spores sur des tissus nécrosés dans une atmosphère chaude et humide : températures comprises entre 5 et 35°C, avec un optimum de 12 à 16°C, et une hygrométrie d’au moins 95 %. Le champignon gagne alors les différents étages foliaires en progressant du bas vers le haut par dissémination. Les spores sont disséminées principalement par le vent.
Des taches bruns foncés, un halo jaune
La reconnaissance visuelle de l’helminthosporiose de l’orge n’est pas évidente tant les symptômes peuvent être divers. Deux types de faciès se distinguent : le type « réseau » et le type « taches brunes ». Le type « réseau » forme des nécroses caractéristiques en « mailles de filet » qui sont entourées de halos jaunes de dimensions variables (photo 2). Le type « taches brunes » provoque des nécroses linéaires, rectangulaires plus ou moins arrondies, ou ovales, de couleur brun clair à brun foncé (photo 1). Au stade avancé, les différentes taches se rejoignent et induisent rapidement la nécrose des feuilles atteintes.
Photo 1 : Faciès "taches brunes" | Photo 2 : Faciès "réseau" |
Pour un diagnostic sûr, il faut observer après un passage en chambre humide les taches à la loupe au grossissement × 30. Si des sporulations de couleur foncée, en forme de bâtons, sont repérées dans les nécroses foliaires, il s’agit bien de l’helminthosporiose de l’orge.
Proscrire les successions orge sur orge
Plusieurs mesures agronomiques préventives peuvent être mises en place pour éviter l’apparition de l’helminthosporiose. La première des règles est de ne pas cultiver orge sur orge car le champignon se conserve sur les pailles et les repousses. Une coupure d’au minimum 2 ans est fortement conseillée. L’incorporation des pailles au sol et l’élimination des repousses sont également des leviers efficaces pour réduire les risques, le semis direct est donc déconseillé. Attention à ne pas semer trop tôt l’orge d’hiver. Au début de l’automne, les températures douces favorisent la sporulation. Enfin, il convient d'utiliser des semences saines et désinfectées, et des variétés peu sensibles à l’helminthosporiose.
La période de contrôle débute à partir « d’1 nœud »
Si ces mesures préventives ne suffisent pas, la lutte phytosanitaire s’impose. Pour une bonne efficacité, le seuil d’intervention est fixé à 10 % de feuilles atteintes pour les variétés sensibles, et 25 % pour les variétés moyennement et peu sensibles.
Un programme type visant le complexe parasitaire comporte deux applications fongicides avec la première au stade premier nœud et un relais au stade sortie des barbes.
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