Céréales : quelques clés pour réussir les semis
Suite aux difficultés rencontrées pour les semis de céréales 2023/2024, peuvent se poser des questions sur la conduite des implantations pour cette nouvelle campagne. Il est nécessaire d’attendre le ressuyage des parcelles et viser les meilleures conditions agronomiques pour semer.
Récoltes, semis, comment prioriser ?
La météo fraîche et pluvieuse s’éternise et on se trouve actuellement souvent confronté au dilemme de l’organisation des chantiers, entre les récoltes de maïs retardées et les semis de céréales de la campagne 2024/2025. Il n’y a pas toujours de solution idéale mais voici quelques clés pour aider à trouver le meilleur compromis.
- La période recommandée dans notre région pour semer des céréales s’étale du 20 octobre au 10 novembre, les parcelles à risque de salissement fort ne doivent pas être semées avant fin octobre.
- Les premiers maïs atteignent enfin une maturité suffisante pour être récoltés ; il y a risque de dégrader la qualité au-delà du 1er novembre, les épis sont souvent bien remplis et insérés haut, ce qui expose la culture à la verse.
- Semer ou récolter, les pluies très abondantes de la semaine passée et les prévisions météo qui restent incertaines exigent de toute façon d’attendre le ressuyage pour intervenir.
Attendre fin octobre pour semer les parcelles à risque de salissement fort
La campagne 2023/2024 en est une bonne illustration : la maîtrise des ray-grass et vulpins s’est révélée très difficile et parfois impossible sur des parcelles semées début octobre, et ce malgré deux à trois passages de désherbage. Au-delà des problématiques de graminées ingérables, les semis précoces sont soumis plus fortement aux conséquences des ravageurs aériens (pucerons et cicadelles) et des maladies, notamment piétin échaudage ou septoriose.
Evaluer l’état de la structure du sol et adapter la préparation de semis
Les récoles tardives en conditions difficiles ont malheureusement conduit à dégrader la structure du sol : une évaluation de l’état structural à la bêche permettra de mesurer la situation et d’adapter les préparations de sol en conséquence. Le labour ou un travail plus profond pourront être nécessaires en cas de dégradation forte ou pour ramener de la terre sèche en surface.
De même, les parcelles ont reverdi depuis les derniers déchaumages ou désherbage : veiller à ce que les repousses soient bien détruites avant de semer pour éviter les repiquages ingérables ensuite.
Contrôler la qualité germinative et le PMG
Pour les semences de ferme, compte tenu de la pression maladies et des aléas climatiques de la récolte 2024, il faut contrôler la faculté germinative (FG).
Celle-ci peut être altérée par plusieurs paramètres, comme la présence de fusarioses responsables de la fonte des semis. Même si la maladie ne s’est pas distinguée visuellement sur les parcelles de blé, il est possible que les lots réservés pour des futures semences contiennent des grains fusariés.
Par ailleurs, compte tenu des conditions de l’année dernière, les reports de semences certifiées sont fréquents et il est important de vérifier également la qualité germinative de ces lots avant de semer, notamment si le stockage n’a pas pu être optimum.
La faculté germinative d’un lot de semences est le nombre de plantules normales pour 100 grains. Sa détermination doit intervenir au plus près du semis : prélever de 200 ou 400 graines (échantillonnage adapté au lot à tester), semer les graines dans du sable humide ou sur du papier buvard humide, les exposer au froid (4-5°C) pendant 72 h pour lever toute dormance résiduelle. Les disposer ensuite à température ambiante (20°C) en veillant à maintenir une humidité suffisante, puis comptage après une semaine du nombre de plantules normales.
En deçà de 80 % de FG, il est préférable de changer de lot de semences. Entre 80 et 95 %, on adaptera la densité de semis :
Grains à semer / m² = densité de semis visée / (FG mesurée/95).
Par ailleurs, les grains de la dernière récolte sont souvent petits avec des poids de mille grains (PMG) assez bas. Il est important de bien connaître le PMG et d’ajuster les doses de semis en conséquence.
Pour le triticale, réduire les densités préconisées sur blé de 15 %.
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