Céréales : prévoir de désherber avant d’apporter l’azote

Attendre que le sol soit ressuyé pour intervenir

Les températures fraîches observées depuis début janvier couplées au retard des semis et l’asphyxie des sols engorgés du fait des pluies de ces derniers jours : les céréales sont encore en cours de tallage. Les variétés précoces semées fin octobre devraient atteindre le stade épi 1 cm courant de la dernière semaine de mars (tableau 1).

Aussi, dans des sols qui ont parfois subi des passages d’outils en conditions difficiles depuis les chantiers de l’automne 2023, il est important de veiller à la portance des sols pour limiter le risque de tassement.

Intervenir sur sol gelé peut sembler être une solution mais les conditions de valorisation des apports d’engrais sont alors limitées. Tout d’abord, le froid limite l’activité du blé : au tallage, le blé a un coefficient de valorisation de l’azote limité, qui le sera d’autant plus que les conditions ne sont pas poussantes. Enfin, le gel est souvent associé au beau temps et donc aux conditions favorisant la volatilisation de l’azote, limitant également l’azote disponible et valorisable par les plantes.

Désherber avant de fertiliser

Si un désherbage de rattrapage est nécessaire en sortie d’hiver, les passages précoces sont à privilégier, non seulement pour lever au plus tôt la concurrence des adventices, mais aussi pour optimiser la fertilisation des cultures. Si l’azote est apporté sur une culture non désherbée, celui-ci bénéficie autant aux adventices qu’à la culture.

Afin de préserver le rendement de la culture et d’optimiser l’efficacité des herbicides, il est essentiel de désherber avant, ou dans les jours suivants le premier apport d'azote. Le désherbage est alors plus efficace, les adventices étant jeunes et non stimulées par la fertilisation. En tout état de cause, il ne faut pas laisser plus de deux semaines entre les deux opérations, surtout si aucun désherbage n'a été réalisé à l'automne.