Céréales : faut-il apporter de l’azote au stade tallage ?
Pour décider d’un apport azoté à tallage sur les céréales, il est nécessaire d’évaluer au préalable les fournitures en azote du sol, via le calcul du reliquat sortie hiver.
Le premier apport d’azote, s’il est nécessaire, peut être effectué quand la culture atteint le stade « début tallage ». Les premiers apports de tallage pourront se réaliser à partir du 15 janvier seulement selon la réglementation (cf Directive Nitrate en vigueur dans le secteur).
Pour rappel, l’apport « tallage » a pour but de permettre à la plante d’atteindre le stade épi 1 cm sans subir de carence azotée. Les besoins de la plante entre le semis et le stade épi 1 cm sont faibles et estimés à maximum 60 kg N/ha.
Un blé qui aurait aujourd’hui un bon tallage ne nécessite pas d’apport tallage même si le bilan azoté prévisionnel le conseille. En revanche, pour les semis tardifs, avec des céréales mal implantées dans un sol avec peu d’azote (< 40 kg N/ha sur 0-60 cm), un apport tallage est recommandé autour de 40 kg N/ha.
Le premier apport ne doit donc pas dépasser cette valeur dans la mesure où :
- l’excédent ne sera pas valorisé par la plante, il ne permet donc pas de maximiser le rendement ou la teneur en protéines.
- un excès d’azote peut entraîner des problèmes de verse physiologique, de même que favoriser l’apparition de certaines maladies comme notamment l’oïdium. Il peut aussi favoriser la production de biomasses en limitant la régression de talles, ce qui pourrait être préjudiciables pour la plante dans la suite du cycle.
Calculer les reliquats azotés
Pour la majorité des parcelles de céréales, le tallage a débuté récemment ou est bien avancé. C’est le moment d’estimer dans chaque situation la nécessité ou non d’un apport d’azote pour accompagner le développement des céréales.
Le calcul des reliquats azotés par la méthode des bilans est indispensable pour décider d’un éventuel apport d’azote au stade tallage. Cet apport pourra être retardé, voire annulé en cas de fourniture d’azote du sol suffisante.
La méthode des bilans Sud-Ouest prend en compte une valeur A fixe par type de sol (valeur définie pour 5 ans). Cette valeur A par type de sol permet de prendre en compte les différences de sols dans leur capacité à minéraliser, et reflète l’intégralité des fournitures du sol, de l’ouverture du bilan de la culture précédente jusqu’à l’entrée en hiver (1er octobre dans l’ouest Occitanie et 1er septembre dans l’est Occitanie).
Le tableau 2 prend l’exemple d’une parcelle de blé tendre avec précédent tournesol récolté à 25 q/ha et fertilisé à 50 unités d’azote. On y retrouve, sur la dernière colonne de droite, les reliquats calculés selon la valeur A, l’APL (Azote Potentiellement Lixiviable) et cela, pour une pluviométrie de 200 mm sur la période du 1er octobre jusqu’à aujourd’hui.
L’objectif de ce tableau est de montrer l’importance du type de sol dans la variabilité des reliquats. C’est-à-dire que pour une même situation culturale (culture, précédent, pluviométrie, minéralisation identiques), on note une grande variabilité de reliquats, et cela directement lié au type de sol. En jaune, on retrouve les situations où la somme "reliquats + ce que la plante a absorbé" est inferieure à 60 unités d’azote, à savoir des situations où l’apport d’azote au stade tallage serait bénéfique.
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