Céréales : adapter les stratégies d’irrigation à l’état de la ressource en eau
Les réserves hydriques sont actuellement basses. Dans ce contexte, comment piloter l’irrigation et les prochains tours d’eau dans les parcelles de céréales ?
Dans les situations hydriques les plus défavorables, comme les boulbènes superficielles non irriguées, le cumul de déficit entre 2 nœuds et le 4 mai atteint aujourd’hui 60 mm au maximum.
Carte 1 : Déficit hydrique cumulé depuis épi 1 cm au 3 mai 2022 - Semis de début novembre – Sol avec une réserve utile de 60 mm
L’impact devient fort pour un déficit supérieur à 60 mm, et se traduit par une perte de biomasse à floraison.
Dans les sols plus profonds, il n’y a pas de déficit cumulé à ce jour, même si dans certaines situations, les réserves de survie sont atteintes.
Carte 2 : Déficit hydrique cumulé depuis épi 1 cm au 3 mai 2022 - Semis de début novembre – Sol avec une réserve utile 120 mm
Dans la région, la perte de biomasse liée au déficit hydrique est faible à modérée. Le niveau global de la biomasse est aujourd’hui disparate, de faible à bon. Le climat actuel permet néanmoins des rattrapages en biomasse efficace, ce qui permettra de conserver une capacité de compensation lors du remplissage. Le potentiel de rendement initial peut être considéré encore comme préservé (excepté en zone d’hydromorphie conséquente où les développements ont été trop impactés).
Concernant l’irrigation
La demande en eau reste soutenue (en moyenne 5 mm par jour de consommation). Le pilotage de l’irrigation dépend de la ressource disponible.
Quelle que soit la situation, le recours à un outil de pilotage reste la meilleure garantie d’une irrigation efficace sur les céréales.
En absence d’outil, dans les situations où la ressource n’est pas limitante
En sols superficiels et moyens, maintenir le tour d’eau et renouveler une irrigation si le dernier passage remonte à plus de 6-8 jours.
Dans les sols les plus profonds, si l’irrigation n’a pas été encore déclenchée, un premier tour d’eau peut être prévu à l’épiaison. Un second pourra être envisagé en post-floraison si les pluies ne sont pas suffisantes.
Dans les situations où la ressource est limitée
Si un à deux tours d’eau ont déjà été réalisés, il peut être judicieux d’attendre la fin de semaine pour éventuellement en engager un nouveau : à arbitrer en fonction de la confirmation ou non de l’épisode pluvieux actuellement prévu. Celui-ci paraît pour l’instant très modeste, mais en apportant de petites pluies régulières sur plusieurs jours, il peut permettre de reporter de quelques jours le renouvellement du tour d’eau.
Figure 1 : Réserves hydriques pour un blé semé au 25 octobre 2021 à En Crambade (31), dans un sol de type alluvions argilo-calcaires profond, avec une réserve utile (RU) de 170 mm
Source Irré-LIS®
Figure 2 : Réserves hydriques pour un blé semé au 25 octobre 2021 à Montans (81), dans un sol de type boulbènes profondes, avec une RU de 120 mm
Source Irré-LIS®
Figure 3 : Réserves hydriques pour un blé semé au 25 octobre 2021 à Fleurance (32), dans un sol de type boulbènes superficielles, avec une RU de 105 mm
Source Irré-LIS®
Figure 4 : Réserves hydriques pour un blé semé au 25 octobre 2021 à Riscle (32), dans un sol de type limons argileux, avec une RU 100 mm
Source Irré-LIS®
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