Blés : quatre bonnes raisons d’apporter de l’azote tardivement
Le report d’une partie significative de la dose totale d’azote prévue sur des apports tardifs de fin montaison présente de nombreux avantages. Dans un contexte de prix des blés élevés et d’engrais azoté très cher, il serait préjudiciable de ne pas en profiter, notamment de l’excellente efficacité.
A dose totale équivalente, un report d’azote fin montaison procure gain de protéines mais aussi de rendement
Les très nombreux essais de fractionnement ont démontré qu’un report d’une part de la dose totale en fin de montaison (entre 2-3 nœuds et dernière feuille étalée) procure en moyenne deux quintaux de rendement et 0,2 à 0,5 % de protéines supplémentaires. Ces gains simultanés illustrent le fait que ces apports tardifs sont très efficaces (figures 1 et 2).
Figure 1 : Écart de rendement avec 3 apports vs 2 apports, en q/ha
Figure 2 : Écart de teneur en protéines avec 3 apports vs 2 apports, en %
Les comparaisons sont faites à doses totales constantes, seule la répartition varie. Le troisième apport est compris entre 40 et 60 kg N/ha.
Avec le pilotage, la dose reportée peut être revue à la hausse ou à la baisse selon les conditions climatiques de l’année
Si les conditions de montaison sont favorables, les besoins de la culture seront accrus et la dose sera revue à la hausse. Dans la situation contraire, les besoins seront revus à la baisse, et une économie d’engrais sera envisageable.
Dans les deux cas, la dose sera ajustée au potentiel effectif de l’année, en prenant en compte les conditions climatiques de la montaison, très déterminantes sur le potentiel de rendement des céréales.
Des conditions de valorisation toujours plus favorables fin avril qu’en mars
Les données météorologiques sur tous les postes de la région sont sans équivoque : les épisodes pluvio-orageux très fréquents fin avril / début mai garantissent une très bonne efficacité des apports d’engrais. Sur les trente dernières années, une seule n’a pas été favorable à des apports réalisés vers le 25-30 avril. Cette régularité d’efficacité est bien plus prononcée que celle offerte par les pluies inégales de mars (tableau 1).
Tableau 1 : Fréquence de valorisation d’un apport d’azote selon sa date de réalisation sur différents postes de la région pour les vingt dernières campagnes
Vert : l’apport a reçu au moins 12 mm de pluie moins de 10 jours après sa réalisation plus de 3 années sur 5.
Orange : l’apport a reçu au moins 12 mm de pluie entre 11 et 20 jours après sa réalisation plus de 3 années sur 5.
Rouge : l’apport a reçu moins de 12 mm de pluie 21 jours après sa réalisation plus de 3 années sur 5.
Avec une meilleure efficacité, la pratique d’un apport tardif bien piloté réduit l’impact de la fertilisation azotée sur l’environnement
Les apports d’azote réalisés en avril bénéficient simultanément de bonnes conditions de valorisation (pluviométrie régulière) et d’une assimilation très rapide par les plantes en pleine croissance à cette période. En fin de montaison, leur efficacité atteint généralement 95 à 100 %, réduisant ainsi la part d’engrais non utilisée. En parallèle, la rentabilité de l’engrais est sensiblement augmentée.
Message rédigé par ARVALIS - Institut du végétal avec l’appui des techniciens des Chambres d’Agriculture de la Charente, Charente-Maritime et de la Vienne, Coop de Mansle, Coop de Matha, Coop Sèvre et Belle, Isidore, NACA, Océalia, Piveteau, CEA Loulay, Soufflet.
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