Blés : prévoir des traitements anti-fusarioses dans certaines situations de semis tardifs
Notre région connaît actuellement des épisodes de pluies importants. Les semis tardifs de blé dur et blé tendre en floraison sont donc exposés au risque de fusarioses de type roseum, et surtout Microdochium nivale. En cas de risque avéré, il est nécessaire d’intervenir.
Quelles sont les situations qui justifient une intervention ?
Les parcelles semées avant fin novembre se situent actuellement entre fin floraison et début de formation des grains : il n’existe pas de moyen de lutte à ces stades.
Pour les parcelles actuellement au stade début floraison (correspondant à la sortie des premières étamines), un traitement fongicide de protection de l’épi devra être réaliser systématiquement pour le blé dur et dans les situations suivantes pour le blé tendre :
- Les parcelles en précédent maïs ou sorgho implantées sans labour ou avec résidus en surface, quelle que soit la sensibilité variétale.
- Les parcelles de même précédent mais avec labour ou résidus enfouis sur variétés sensibles (note < 3,5).
- Les parcelles en précédent différent d’un maïs ou sorgho sur variétés sensibles (note < 3,5).
Des symptômes visibles trois semaines après la floraison
Le diagnostic n’est pas aisé. Une astuce pour différencier Fusarium graminearum de Microdochium spp. consiste à observer le rachis.
En effet, F. graminearum est capable de pénétrer le rachis, et de le nécroser. Conséquence : l’alimentation de la partie se situant au-dessus de la nécrose est stoppée, ce qui génère l’échaudage complet de la partie supérieure de l’épi. De plus, F. graminearum contamine également les étages inférieurs en progressant vers le bas dans le rachis provoquant un échaudage complet de l’épi. C’est le principal pathogène responsable de mycotoxines DON dans le grain. Cette année, les conditions pluvieuses autour de la floraison (+/- 7 jours) étaient réunies mais les températures étaient inférieures à celles favorisant les contamination (optimum 20-22°C).
Microdochium spp., quant à lui reste confiné à l’épillet inoculé, et ne peut progresser que par contact avec les autres épillets. Il ne nécrose pas le rachis et ne produit pas de mycotoxine toxique pour l’Homme. La contamination peut avoir lieu tardivement, jusqu’à la première phase de remplissage du grain.
Les conditions autour de la floraison étaient plutôt optimales au développement du genre Microdochium avec des pluies régulières et des températures basses favorisant les contaminations (optimum 16-18°C). Le risque est plus particulièrement important en blé dur, espèce plus sensible à cette maladie.
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