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Epidémiologie : Fusarium graminearum progresse dans le rachis

Il existe deux types de fusarioses de l’épi du blé tendre : la fusariose « classique » due à Fusarium graminearum, et les fusarioses du genre Microdochium, provoquées par M. nivale et M. majus. A la différence des secondes, le pathogène de la première maladie est capable de progresser dans le rachis et d'affecter l'ensemble de l'épi.

Fusarioses des épis du blé : symptômes et nuisibilité

Fusarium graminearum et Microdochium : quelles sont les différences entre les types de fusarioses du blé ? 

ARVALIS – Institut du végétal a étudié de 2010 à 2012 les différences de comportement au niveau de de l’épi de la fusariose « classique », Fusarium graminearum, et les fusarioses du genre Microdochium, M. nivale, et M. majus. Quatre micro-parcelles ont été créées : une pour chacune des trois espèces de fusariose étudiées, plus le témoin. Dans chaque micro-parcelle, un seul épillet par épi est inoculé avec une solution à base de lait et de spores d’un des trois champignons. Le témoin est inoculé avec du lait pour se placer dans des conditions parfaitement reproductibles.

La fusariose Fusarium graminearum progresse dans le rachis des céréales

L’observation des symptômes a permis de montrer que Fusarium graminearum est capable de pénétrer le rachis, et de le nécroser. Conséquence : l’alimentation de la partie se situant au-dessus de la nécrose est stoppée, ce qui génère l’échaudage complet de la partie supérieure de l’épi. De plus, F. graminearum contamine également les étages inférieurs en progressant vers le bas dans le rachis. En revanche, Microdochium, que ce soit M. nivale ou M. majus, reste confiné à l’épillet inoculé, et ne peut progresser que par contact avec les autres épillets. Il ne nécrose pas le rachis. Le stade d’inoculation, à l’épiaison ou à la floraison, ne fait que décaler l’apparition de symptômes, mais ne modifie pas le comportement des champignons.

Quand traiter contre la fusariose ?

Mais, aux premiers symptômes sur épis, il est trop tard pour intervenir.

Pour rappel, la décision de traiter se raisonne par rapport aux risques agronomiques (gestion des résidus du précédent), la sensibilité variétale et le climat au moment de la floraison.

La protection fongicide contre ces différentes espèces de champignons est un peu différente en termes de matière active :

  • contre Microdochium spp. : le prothioconazole est le seul triazole efficace en pratique. Le prochloraze présente aussi des potentialités intéressantes. Les strobilurines ne présentent plus d'intérêt sur M. majus et M. nivale depuis la généralisation de la résistance.
  • contre Fusarium spp : il est possible d’utiliser des triazoles tels que le prothioconazole, le tébuconazole ou le metconazole ou encore le thiophanate-méthyl.

En revanche, le stade d'intervention est le même, c'est à l'apparition des premières étamines dans la parcelle.

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