Blé dur : quelques pistes sur l’origine des jaunissements
Les parcelles de blé dur présentent actuellement des plaques plus ou moins grandes de jaunissements, qui vont probablement se renforcer tant qu’il n’y a pas de reprise significative de la végétation. En attendant de pouvoir établir un diagnostic définitif sur les causes, voici quelques pistes possibles.

Zone d’hydromorphie
De nombreuses parcelles présentent des symptômes d’hydromorphie, souvent localisés dans les zones de mouillères, de tournières ou les zones à structure dégradée (récolte en condition humide, semis en condition humide, etc.). Les plantes expriment alors des jaunissements liés à une difficulté d’absorption des éléments minéraux. Ces symptômes s’estomperont avec le ressuyage des parcelles. Dans ces situations, les enracinements risquent d’être limités.
Phytotoxicité d’herbicides
Il est possible de voir des phytotoxicités d’herbicides dans certaines parcelles. Celles-ci ne sont a priori pas en danger, même si des décolorations importantes peuvent être observées.
Nématodes
Des parcelles impactées par des nématodes sont visibles dans le Lauragais. Les plantes sont chétives et jaunissent. Un retour fréquent de blé dans la rotation ainsi qu’un été précédent chaud favorisent les nématodes. Le froid a certainement permis aux kystes d’éclore et de contaminer les parcelles. Les seuls moyens de lutte sont agronomiques (plantes de coupure, changement d’espèces, interculture, …). Il est néanmoins possible d’appliquer sur ces parcelles 40 kg/ha de phosphore afin de favoriser le développement racinaire des plantes atteintes.
Pieds chétifs
Pas de symptômes observés pour l’instant.
JNO
Les pucerons ont été nombreux à l’automne, des symptômes de JNO (Jaunisse Nanisante de l'Orge) pourraient donc être observés dans les semaines à venir. Rester vigilant sur les semis tardifs qui sont entre levée et 3 feuilles avec des températures douces annoncées pour les prochains jours. Surveiller jusqu’à début tallage.
Mosaïques
Le temps doux à l’automne puis des périodes gélives par la suite est une combinaison favorable à l’expression des mosaïques. Toutes conditions défavorables à la croissance (sec, froid, …) augmentent les chances d’expression des symptômes. Il est donc possible d’en voir cette année, mais pour l’instant, aucun n’est observé.
Pour les situations inexpliquées (pas de problème de sélectivité, pas de symptômes de nématodes, ou de parcelle avec des symptômes de mosaïques), il est important de faire le point sur les éléments minéraux présents dans les sols en réalisant une analyse de terre (notamment pour le phosphore, le manganèse et la magnésie).
Les maladies sont peu présentes aujourd’hui. L’oïdium n’est pas observé, les premières pustules de rouille brune ont été observées sur blé tendre mais pas encore sur blé dur, la rouille jaune est absente sur blé dur et la septoriose est présente sur les feuilles basses. Pour le moment, aucune action n’est à envisager pour contrôler les maladies.
Message rédigé dans le cadre du comité technique blé dur Challenge Blé Dur
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.