Biostimulants : de quoi parle-t-on ?
Un biostimulant n’est ni un engrais, ni un produit de biocontrôle, ni un stimulateur de défense naturelle des plantes. C’est ce qui ressort de la définition officielle inscrite dans le règlement européen sur les Matières Fertilisantes et Supports de Cultures, entré en vigueur en juillet 2022.

Les biostimulants se définissent comme des produits qui stimulent les processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’ils contiennent, à travers quatre types de bénéfices :
- amélioration de l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs ;
- amélioration de la résistance aux stress abiotiques ;
- amélioration de la disponibilité des éléments nutritifs confinés dans le sol ou la rhizosphère ;
- amélioration des caractéristiques qualitatives.

Ni un engrais, ni un produit de biocontrôle
Bien que rattaché à la réglementation propre aux matières fertilisantes et supports de cultures, un biostimulant n’est pas un engrais dans la mesure où il est censé améliorer la croissance des plantes sans pour autant fournir d’apport direct d’éléments nutritifs à la culture, si ce n’est en quantité négligeable par rapport aux besoins de cette dernière. Certaines matières fertilisantes peuvent néanmoins associer un engrais (ou un amendement) et un additif biostimulant.
De même, un biostimulant n’est pas un produit de biocontrôle dans la mesure où son usage est réservé à limiter l’impact sur les cultures des stress abiotiques (gel ou faibles températures à des stades sensibles de la culture, stress hydrique, fortes chaleurs, excès ou défaut de rayonnement, excès de salinité, carence nutritionnelle). A l’opposé, un produit de biocontrôle revendique une action contre les stress biotiques (maladies, ravageurs ou adventices).
AMM ou conformité au règlement européen : une garantie d’efficacité toute relative
La démonstration de l’efficacité vis-à-vis des effets revendiqués est une étape obligatoire pour tout biostimulant faisant une demande d’attestation de conformité au règlement européen 2019/1009 ou une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) directement auprès de l’ANSES.
Dans le règlement européen, cette démonstration d’efficacité est encadrée par plusieurs normes qui définissent le type de dispositif expérimental à mettre en place, le nombre minimal d’essais par groupes de cultures (grandes cultures / plantes ligneuses / cultures maraîchères, ornementales et aromatiques) et de répétitions par essai. Ces normes spécifient également des variables mesurables et des critères statistiques pouvant être retenus pour évaluer l’efficacité des biostimulants.
De son côté, l’ANSES ne peut délivrer d’AMM que sous réserve d’un avis favorable suite à l’évaluation du dossier d’homologation préparé par l’industriel. En France, ce dossier exige, entre autres, de démontrer l’efficacité du produit par des essais au champ ou en conditions contrôlées.
Cependant, dans ces deux cas, les preuves d’efficacité obtenues dans seulement quelques essais et sur un nombre limité d’espèces, ne garantissent pas que les biostimulants autorisés sur le marché seront efficaces dans toutes les situations que peuvent rencontrer les agriculteurs et sur toutes les espèces du groupe de culture.
Enfin, les biostimulants peuvent aussi rentrer sur le marché français après obtention d’une AMM délivrée par l’ANSES par reconnaissance mutuelle. Dans ce cas le dossier d’évaluation est celui constitué dans un état membre de l’Union Européenne autre que la France, avec des exigences qui lui sont propres et n’incluent pas obligatoirement des preuves d’efficacité.
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