Comment surmonter les freins au développement de l’ACS dans le Sud ?
Alors que l’agriculture de conservation des sols (ACS) serait en théorie particulièrement intéressante pour les exploitations agricoles sous climat méditerranéen, elle s’y développe très peu. Identifier les freins et les dépasser est l’objet du projet international Cama, qui engage ARVALIS et divers organismes étrangers jusqu’en 2024.
L’ACS permet de lutter contre le changement climatique et de s’y adapter. Or, les agriculteurs du pourtour méditerranéen sont les premiers à pâtir des évènements extrêmes tels que les canicules, sécheresses, violents orages, etc. Pourtant, seulement 2 % et 0,8 % des terres européennes et africaines sont en ACS.
Face à ce paradoxe, ARVALIS s’est uni depuis 2020 à des partenaires étrangers du bassin méditerranéen (Italie, Espagne, Portugal, Tunisie, Grèce, Maroc…) pour le projet de recherche et développement Cama. D’une durée de quatre ans, ce projet identifie les obstacles socioéconomiques ou agronomiques à l’adoption de l’ACS par les agriculteurs et les surmonte par une approche de recherche et développement participative. Cama va notamment quantifier les effets de l’ACS sur la fertilité des sols et l’efficience de l’eau en système pluvial, expérimenter pour améliorer les rotations avec légumineuses, sensibiliser et former les acteurs du monde agricole à l’ACS.
Le projet produira en particulier des guides pratiques et des formations.
L’ACS repose sur trois principes-clefs : perturber le sol le moins possible en supprimant le travail du sol ou en le limitant au maximum, laisser le sol recouvert de façon permanente par des cultures, des résidus de culture ou des couverts, et diversifier la rotation. L’objectif principal est d’améliorer la fertilité du sol en augmentant sa teneur en carbone.