Efficacité des herbicides racinaires : peu importe le volume de bouillie et le type de buse
L’arrivée sur le marché de buses à haut potentiel de réduction de dérive a conduit ARVALIS à évaluer la compatibilité de ces matériels avec des désherbages à bas volumes. Les derniers essais confirment que les herbicides racinaires à base de prosulfocarbe ne sont sensibles ni au volume de bouillie ni au type de buses.
Depuis 2018, l’application de prosulfocarbe doit obligatoirement se faire avec des buses antidérives homologuées. Historiquement, cette homologation validait une réduction de dérive de 66 %. Depuis 2019, de nouvelles buses sont homologuées pour des réductions supérieures (75 et 90 %). De telles buses produisent des gouttes de diamètre plus important et nous amènent à remettre à jour notre référentiel.
Trois volumes et quatre types de buses mis au banc d’essai
Pour évaluer l’influence du volume de bouillie et du type de buse sur l’efficacité de ces herbicides, ARVALIS a mis en place, en 2020/21 un essai à Coudray (45) sur blé tendre dans une parcelle moyennement infestée en ray-grass (78 rg/m²).
Le mélange Daïko 2,5 l/ha + Fosburi 0,5 l/ha + Actirob B 1 l/ha a ainsi été appliqué en postlevée précoce avec trois volumes de bouillie (50, 80 et 150 l/ha) et quatre types de buses à leur pression maximale d’homologation (tableau 1). La buse XR à fente classique sert de référence par rapport aux trois buses à injection d’air représentant les trois classes de réduction de dérive (la buse CVI pour la classe 66 %, la buse ID pour 75 % et la buse TTI pour 90 %).
Un autre type de buse à 90 % a été testé spécifiquement aux volumes de 80 l/ha et 150 l/ha. Il s’agit de la buse 3D du constructeur HYPRO, vendue par Syngenta et obligatoire pour appliquer du prosulfocarbe au Royaume-Uni.
Tableau 1 : Les différentes buses testées et leur classe d’homologation de réduction de dérive
Le traitement a été réalisé le 20 novembre 2020 en postlevée précoce sur des ray-grass au stade 1 feuille. L’humidité du sol était à la capacité au champ et aucune amplitude thermique n’a été observée dans les jours qui ont suivi l’application. Les conditions climatiques étaient donc optimales pour l’application de produits racinaires.
Des résultats qui confirment les références antérieures
L’efficacité du désherbage a été mesurée le 1er juin 2021 sur des ray-grass au stade épiaison (figure 1). L’Analyse statistique confirme les résultats antérieurs : aucun effet significatif du volume et du type de buse sur les herbicides racinaires. Le programme appliqué ici présente des niveaux d’efficacité comparables aux 3 volumes de bouillie et pour les 4 buses testées. La buse 3D testées spécifiquement à 80 et 150 l/ha présente une efficacité comparable à la buse TTI qui lui est équivalente en termes de réduction de dérive.
Figure 1 : Effet du type de buse et du volume de bouillie sur l’efficacité du désherbage (mesuré en % de biovolume de ray-grass en moins) - note du 01/6/2021 - test Anova à 5 % non significative
Le prosulfocarbe s’applique sans crainte avec des buses à injection d’air
Ces résultats s’expliquent par le mode d’action des molécules appliquées, et en particulier le prosulfocarbe. Ces herbicides racinaires sont davantage sensibles aux caractéristiques du sol (humidité et teneur en argile et matière organique) qu’à la qualité de pulvérisation. Il n’y a donc aucune crainte à avoir concernant l’application de prosulfocarbe avec des buses à injection d’air. Rappelons que ce type de buse permet de réduire la dérive jusqu’à 90 %, ce qui est particulièrement intéressant, dans le cas du prosulfocarbe, pour éviter les contaminations des cultures non-cibles présentes alentours.
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